Le rapport annuel de la Cour des comptes sur la gestion financière de l’Elysée révèle que 32 œuvres et 625 meubles installés dans les résidences de la Présidence de le République sont portés disparus.
Toutes les résidences de la République sont meublées par le Mobilier national et bénéficient du prêt de toiles de la part des musées nationaux afin de magnifier des lieux bien souvent chargés d’histoire.
Le palais de l’Elysée, mais aussi la Lanterne et Brégançon en profitent évidemment. Au château, des inventaires exhaustifs sont réalisés et des récolements (c’est-à-dire le constat de la présence physique des objets) sont programmés tous les cinq ans.
Le récolement de 2012 toujours pas disponible
Seulement, les rapports définitifs relatifs aux récolements de mobilier de l’Elysée de 2012 ne devant être prêts au mieux qu’à l’automne 2014, la Cour des Comptes n’a pas été en mesure de comparer avec ceux établis en 2007. Un aléa qui n’a pas manqué d’agacer les conseillers de la rue Cambon.
D’autant plus que “selon les éléments remis à la Cour des Comptes, il ressort des récolements effectués en 2012 que pouvaient être considérés comme “non vus”, à cette date, 32 œuvres déposées par les musées nationaux et 625 meubles du Mobilier national.” Fichtre.
Un constat qui fait l’objet de remarques peu amènes de la part de Didier Migaud, le président de la Cour des comptes : “l’absence de récolements disponibles à jour ne permet pas de savoir celles de ces “disparitions ” qui sont récentes et celles qui sont plus (voire très) anciennes.”
Mettre de l’ordre
La Cour des Comptes semble d’ailleurs décidée à mettre de l’ordre sur ce point. Elle enjoint la présidence à effectuer un récolement plus rapide à l’avenir “dans le souci de l’intérêt général et de la préservation du patrimoine national”. Mais aussi à mettre fin au flou juridique qui entoure le régime des dépôts de mobilier dans les résidences de la Présidence, au contraire de toutes les autres palais de la République.
Mais d’ores et déjà, la Cour des comptes conseille à l’Elysée de “ne pas s’interdire à l’avenir de déposer plainte de façon systématique dès la constatation d’un “non vu”. L’expérience a montré que cette procédure, dissuasive, permet souvent le retour d’une partie significative des objets supposés disparus.” Un message très clair.