Au Gabon, la campagne électorale pour les élections législatives et locales jumelées du 6 octobre prochain s’ouvre ce 25 septembre. Les candidats ont donc dix jours pour convaincre les électeurs. Cependant, plusieurs d’entre eux ne participeront pas au scrutin. Saisie dans le cadre du contentieux préélectoral, la Cour constitutionnelle a invalidé 33 candidatures, en majorité de l’opposition.
Au Gabon, la décision de la Cour constitutionnelle d’invalider certaines candidatures pour les législatives du 6 octobre est tombée comme un arrêt de mort pour les 33 candidats qui en ont été victimes. Tous les états-majors des partis politiques qui ont été frappés sont restés tétanisés car les décisions de la cette institution sont incontestables et sans recours.
Le cas le plus emblématique est celui de l’opposante Chantal Myboto Gondjout, ancienne maîtresse de l’ex-président Omar Bongo, qui avait le vent en poupe dans le premier arrondissement de Libreville, la capitale.
Lors d’une très brève conférence de presse, elle a exprimé son dépit. « La Cour a pris sa décision, tant mieux pour la Cour, a déclaré Chantal Myboto Gondjout. Nous avons des Gabonais qui croient en nous. Nous avons l’international qui nous regarde. Nous ne baisserons pas les bras et nous ne faiblirons pas. »
Caution obligatoire pour un recours
Le Rassemblement héritage et modernité, de l’opposant Alexandre Barro Chambrier et le Parti social-démocrate (PSD) du vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, sont les partis qui ont connu le plus grand nombre d’invalidations. Le Centre des libéraux et des réformateurs (CLR), de Jean Boniface Assélé, l’oncle d’Ali Bongo, a aussi perdu des candidats. Le Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir, n’a perdu qu’une liste.
La Cour constitutionnelle a été vilipendée ce 24 septembre. Dans une tribune publiée dans la presse, 22 intellectuels ont critiqué cette institution pour avoir imposé une caution obligatoire pour tout citoyen désirant lui déposer un recours : 5 millions de francs CFA (700 000 euros) pour contester une élection présidentielle contre 500 000 pour les autres scrutins.
Avec RFI