Les 400 millions $ de dettes convertibles en actions, récemment émises par Ecobank ont bénéficié d’un soutien fort de deux de ses trois plus gros investisseurs institutionnels, a appris l’Agence Ecofin d’un communiqué de presse publié sur le site du Nigerian Stock Exchange.
L’opération qui devait se dérouler en deux tranches dont l’une de 300 millions $ à l’attention des actionnaires du groupe et l’autre de 100 millions $, ouverte à d’autres investisseurs, a finalement connu une autre structuration. Une première tranche de 250 millions $ a été mobilisée sous la forme d’un prêt convertible arrangé par la Public Investment Corporation. L’autre tranche importante de l’opération, d’un montant de 140 millions $, a pris la forme d’obligations convertibles, souscrites par Qatar National Bank, le deuxième plus gros actionnaire du groupe.
Cet engagement des deux institutions a donné satisfaction à la direction générale du groupe bancaire qui a son siège à Lomé. « La capacité à mobiliser un tel montant auprès de nos investisseurs est le témoignage de la confiance qu’il ont pour la stratégie de croissance à long terme du groupe », a fait savoir Ade Ayeyemi, le directeur général d’ETI.
les conditions de l’opération ont elle aussi été dévoilée. Comme cela était prévu, les souscripteurs de cette opération auront l’option, lorsque ces obligations seront arrivées à échéance en 2022, de les convertir en actions ou d’exiger leur remboursement. En attendant, ils bénéficieront d’une rémunération représentant sur une base révisée chaque semestre, de la moyenne des taux sur le marché interbancaire de Londres, majorée d’un intérêt annuel fixe de 6,46%.
Par ailleurs, on apprend que si les souscripteurs n’exercent pas leurs droits d’option dans la période requise, le principal de la dette leur sera remboursé à hauteur de 110%. Tandis que si l’option est exercée ils recevront des actions d’une valeur chacune de 6 centimes de dollars US. L’argent de cet emprunt, avait annoncé le groupe, servira à rembourser 200 millions $ injectés pour la mise en place d’une nouvelle filiale (Resolution Vehicle) en charge de la gestion de sa masse de créances douteuses.
Il est à noter cependant que l’opération n’a pas trouvé l’adhésion de l’ensemble des investisseurs. Les 10 millions $ d’obligations restantes, n’ont été souscrites par ces derniers qu’à hauteur de 1,1 millions $. Qatar National Bank a dû intervenir pour boucler la mobilisation. On peut aussi s’interroger sur les arbitrages auxquels le groupe a dû faire face dans la structuration de cette dette. Le communiqué du groupe, n’indique pas qui sont les investisseurs pour lesquels la Public Investment Corporation a arrangé le prêt.
On peut cependant relever qu’Ecobank a réussi à tirer un bon parti dans cette opération en terme de taux d’intérêt, si on les compare aux 10,5% que doit payer Fidelity Bank (Nigéria) sur son emprunt de 400 millions $, réalisé le 22 octobre 2017, ou les 7,65% que doit payer Zenith Bank (Nigéria) sur son emprunt international réalisé le 22 mai 2017.
Avec Agenceecofin |