Le spécialiste panafricain du e-commerce a multiplié son chiffre d’affaires par cinq en deux ans, selon ses résultats financiers 2015 communiqués mi-avril. Mais la plateforme de vente en ligne de biens de consommation continue d’enregistrer des pertes
Croissance solide du chiffre d’affaires et creusement des pertes : voilà comment peut être résumé l’exercice 2015 de la plateforme d’e-commerce africaine Jumia, dont les résultats ont été rendus publics le 14 avril par l’incubateur de startup allemand Rocket Internet (l’un des principaux actionnaires de Jumia, avec le holding d’investissement suédois Kinnevik).
Petite indice qui ne trompe d’ailleurs pas, Jumia, qui a commercialisé 83 000 références de biens consommations dans 12 pays africains seulement quatre ans après son lancement en 2012, apparaît dans les résultats annuels de Rocket Internet dans la catégorie des sociétés encore au stade des« investissements ».
Ses principaux résultats financiers le confirment. Les revenus de Jumia ont atteint 134,6 millions d’euros en 2015, soit plus du double (+117,8 %) de ceux réalisés en 2014 (61,8 millions d’euros) et près de 5 fois ceux de 2013 (29 millions d’euros).
1,6 million de commandes ont été passées sur Jumia en 2015 (900 000 sur l’exercice 2014 et 500 000 en 2013), à 45% via des terminaux mobiles (smartphones et tablettes).
Les pertes se poursuivent
Mais la profitabilité de la société, elle, demeure très nettement dans le rouge, avec un Ebitda adjusté négatif à -111,3 millions d’euros, qui a plus que doublé sur un an (-47,9 millions d’euros en 2014).
« Pour améliorer encore sa position de marché et la qualité de ses livraisons, Jumia a continué d’investir dans sa plateforme logistique en 2015. En opérant sa propre flotte, ses entrepôts et centres d’appel, Jumia peut gérer de manière efficace les défis opérationnels de la zone », explique Rocket Internet au sujet de ces résultats.
Jumia est la principale filiale d’Africa Internet Group qui compte 71 sociétés (Jumia, HelloFood, Kaymu, Jovago…) dans 23 pays africains. Pour financer la croissance forte mais très déficitaire de son navire-amiral, Africa Internet Group a procédé à plusieurs levées de fonds au cours de l’année écoulée. En 2015 puis début 2016, le spécialiste du commerce en ligne a ainsi sécurisé 375 millions d’euros auprès de l’assureur français AXA, de la banque américaine d’investissement Goldman Sachs, ainsi que des opérateurs de téléphonie sud-africain MTN et Orange.
avec Jeune Afrique