Les chefs d’État de l’Afrique centrale viennent de décider le transfert du siège de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale de Libreville à Douala. L’objectif de cette décision est de mettre fin au déploiement de deux bourses dans une même zone économique et, à terme, redonner confiance aux entreprises de la région désirant s’introduire en bourse.
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) vient d’unifier ses deux bourses de valeurs, la Douala Stock Exchange et la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC). La Douala Stock Exchange passe ainsi d’un statut national à une dimension sous-régionale. Mardi dernier à Ndjamena, le sommet des chefs d’Etat de la CEMAC a en effet décidé des mesures de transfert du siège de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) -jusqu’ici à Libreville- à Douala. Un transfert qui devrait mettre fin à la concurrence entre ces deux bourses dans la zone CEMAC et encouragera les entreprises, encore hésitantes à faire leur entrée en bourse, à faire le pas.
Pour le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, la création d’une seule bourse commune, avec un seul régulateur et un seul dépositaire central, est un grand atout pour la région. Un point de vue partagé par le cabinet Roland Berger et la Banque mondiale qui l’ont recommandé dans le rapport de leur étude sur le potentiel du marché financier régional de l’Afrique centrale et les mesures d’accompagnement de ce dernier.
Le choix porté sur Douala s’expliquerait par la présence d’un plus grand tissu économique au Cameroun, alors que ce dernier dispose actuellement du plus important PIB de la zone CEMAC. En contrepartie, la capitale gabonaise, Libreville, va abriter le siège du régulateur du marché financier de la sous-région. «La conférence a décidé de fixer le siège du régulateur du marché financier régional à Libreville, et celui de la Bourse des valeurs régionale à Douala», précise-t-on dans le communiqué final de la conférence des chefs d’Etat de la CEMAC.
Un bilan peu reluisant
Depuis plusieurs années, les deux bourses mobilières de la CEMAC peinent à décoller. Une situation qui s’explique par l’étroitesse du marché boursier dans cette zone du Continent. Sept ans après sa création, la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) n’a attiré à sa cote qu’une seule entreprise, Siat Gabon. Cette performance est loin de celle enregistrée par la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui compte aujourd’hui pas moins de 43 entreprises cotées.
Avec latribuneafrique