Bruxelles reproche à Google d’utiliser Android pour accroître sa main-mise sur le marché de la publicité sur smartphones et tablettes. Il risque 7,5 milliard de dollars d’amende. Mais en quoi le géant américain est-il coupable d’abus de position dominante?
Google dispose de 12 semaines pour répondre à Bruxelles. La Commission européenne estime que le géant américain applique avec son système Android une stratégie générale sur les appareils mobiles qui vise à protéger et même à étendre sa position dominante. Dans ce dossier, Google risque une amende pouvant aller jusqu’à 10% de chiffre d’affaires, soit 7,5 milliards de dollars.
Mais que reproche exactement l’Union Européenne au géant américain de l’internet? Pour pouvoir proposer sur les écrans d’accueil de leurs smartphones Google Play Store, le magasin d’apps téléchargeables, le géant américain obligerait les fabricants, à pré-installer son navigateur Chrome ainsi que son moteur de recherche Google Search, avec pour mission de faire de ce dernier le service de recherche par défaut sur leurs appareils.
Coup de canif dans le contrat
Il lui est également reproché d’empêcher les fabricants de vendre des smartphones fonctionnant sous des OS concurrents basés sur le code open source d’Android (des forks), ce qui constitue un sacré coup de canif dans le contrat initial. Google s’était, en effet, engagé à laisser l’ensemble du noyau Android en libre-service pour tous les développeurs.
Enfin, la Commission européenne soupçonne Google d’accorder des incitations financières aux fabricants et aux opérateurs, à la condition qu’ils pré-installent en exclusivité Google Search sur leurs appareils. En échange, le géant américain leur proposerait un partage des revenus publicitaires.
Ces discussions sont très importantes car Google règne sur un empire sans partage. Sur la seule année 2015, 1,16 milliard de smartphones tournant sous Android ont été vendus, soit 82% du marché. Et cette tendance devrait encore s’accentuer dans les années à venir. En 2017, 1,37 milliard d’appareils fonctionnant avec l’OS de Google devraient trouver preneur, selon le groupe de recherche Gartner. Ce qui représenterait alors une part de marché de 84%.
avec bfmbusiness