La technologie mobile n’a pas fini de changer le monde. Dans cinq ans, il y aura plus de téléphones mobiles (5,5 milliards) que de comptes bancaires (5,4 milliards), de robinets d’eau courante (5,3 milliards) ou encore de lignes de téléphone fixe (2,9 milliards) ! Et en Afrique, ces changements prennent une dimension beaucoup plus importante que dans le reste du monde. C’est ce qui ressort du dernier indice prévisionnel VNI de Cisco (Cisco Visual Networking Index) qui porte sur les principales tendances à venir en matière de volume de trafic de données mobiles d’ici 2021. Selon le document du champion américain d’équipements réseau et de serveurs, la forte croissance actuelle de la technologie mobile devrait multiplier par 7 le trafic de données mobiles dans les 5 prochaines années. Cela concerne aussi bien, le nombre de smartphones, d’utilisateurs, de connections liées à l’Internet des Objets (IoT), de mise à disposition de contenu vidéo ou de vitesse de connexion réseaux.
De cette croissance, l’Afrique détiendra une part assez importante. Le continent, et la région du moyen Orient, auront la plus forte croissance du trafic de données mobiles dans le monde avec une progression annuelle de 65%. Elles seront suivies par l’Asie-Pacifique à 49% et l’Amérique latine à 45%.
Cisco relève que durant l’année dernière, les deux régions ont affiché le taux de croissance le plus élevé du trafic mondial des données mobiles. Si le monde entier a enregistré une croissance de 63 %, le Moyen-Orient et l’Afrique ont marqué une croissance de 96% ! Un taux beaucoup plus important que celui enregistré en Asie Pacifique (71%), en Amérique latine (66%) ou en Europe centrale et orientale (64%).
Les tendances de ce nouveau revirement technologique
En 2021, la proportion des données mobiles consolidera sa place dans le trafic total. Elles représenteront 20 % du trafic total sur IP (Internet Protocol), contre 8 % en 2016. Ce changement sera conduit par le changement des habitudes des consommateurs. Dans cinq ans, chaque individu disposera d’en moyenne 1,5 appareil mobile. Ce qui représente près de 12 milliards d’appareils connectés dans le monde, dont les modules machine-to-machine (M2M), contre 8 milliards en 2016 et un ratio de et 1,1 appareil par individu. Cette « nouvelle » demande de connectivité mobile provient également du développement de l’Internet des Objets. Les appareils connectés, utilisé par les consommateurs et les entreprises, consommeront 29 % du total des connexions mobiles, soit 3,3 milliards, contre 5 % (780 millions) en 2016.
Bien entendu, ces changements obligeront les opérateur télécoms à concentrer leurs efforts pour développer les vitesses de connexion des réseaux mobiles. Celles-ci tripleront pour passer d’une moyenne de 6,8 Mbps en 2016 à 20,4 Mbps en 2021. Ainsi, la connexion de type 4G, qui gagne de plus en plus de territoire en Afrique, aura la part de lion dans ce mix. Elle supportera 58 % des connexions mobiles en 2021, contre 26 % en 2016. Elle représentera également 79 % du trafic global des données mobiles. Cette progression de la 4G est vouée au ralentissement d’un moment ou un autre.
La 5G arrive !
La raison en est le fait que Cisco et d’autres opérateurs d’infrastructures télécom prévoient le démarrage du déploiement à grande échelle des infrastructures 5G à l’horizon 2020. Pour répondre aux nouvelles tendances des services mobiles et aux exigences croissantes de leurs abonnés, les opérateurs mobiles auront besoin de la vitesse de transmission, de la faible latence et de la souplesse dynamique des réseaux 5G. Cisco prévoit que la 5G représentera 1,5 % du trafic total des données mobiles en 2021. La 5G générera ainsi 4,7 fois plus de trafic qu’une connexion 4G moyenne et 10,7 fois plus de trafic qu’une connexion 3G moyenne.
Mais ça ne voudra pas dire que les données ADSL disparaîtront. En 2021, le nombre total des points d’accès au Wi-Fi public (y compris à domicile) sera multiplié par six, passant de 94 millions en 2016 à 541,6 millions en 2021. Le trafic Wi-Fi global des appareils mobiles et des appareils uniquement Wi-Fi représentera près de la moitié (49%) du trafic sur IP total en 2020, contre 42 % en 2015.