Dépourvu de leader naturel depuis la défaite d’Hillary Clinton, le parti démocrate a misé sur Obama pour tenter de prendre sa revanche sur la victoire du candidat républicain en 2016. Mais celui-ci, face à son prédécesseur, n’a pas perdu son bagout.
Appelés à désigner leurs représentants au Congrès des Etats-Unis, les électeurs américains se rendent officiellement aux urnes, ce 6 novembre, dans le cadre des élections de mi-mandat, dont le vote anticipé est par ailleurs pratiqué dans 32 Etats du pays.
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Le retour d’Obama
Deux ans après la défaite d’Hillary Clinton, le parti démocrate compte sur Barack Obama pour mobiliser les électeurs sur les thèmes qui pourraient le relancer. De fait, ces dernières semaines, l’ancien président américain s’est notamment appliqué à remettre en question les actions de son successeur, redoublant particulièrement de vigueur dès le mois de septembre 2018, dans la foulée des funérailles du sénateur John McCain.
Barack Obama saisissait ainsi l’occasion d’attaquer Donald Trump sous différents angles. Abordant la thématique de la «discrimination», il rebondissait par exemple sur les «difficultés» qu’avait rencontrées, selon lui, son successeur, à condamner l’attaque de Charlottesville : «Nous devons nous dresser clairement et sans équivoque contre des sympathisants nazis. Comment cela peut-il être difficile, de dire que les nazis sont mauvais ?»
Evoquant par ailleurs les différentes passes d’armes entre le FBI et l’actuel président américain, Barack Obama accusait également Donald Trump d’avoir voulu «instrumentaliser le système pénal pour punir [les] opposants politiques».
Enfin, le démocrate n’avait pas manqué de commenter le fait que des médias américains soient dans le collimateur de Donald Trump. «On ne devrait pas avoir à dire qu’on ne menace pas la liberté de la presse parce qu’elle publie, ou diffuse, des histoires que l’on n’aime pas», a ainsi estimé l’ancien sénateur de l’Illinois.
Plus récemment, lors d’un meeting de soutien à la candidate démocrate de Géorgie Stacey Abrams, le 2 novembre, Barack Obama n’a pas hésité à décrire une situation politique alarmante. «Les valeurs de notre pays sont en jeu», a-t-il lancé à son auditoire d’Atlanta, ajoutant : «Je suis là pour une simple raison : vous demander d’aller voter.»
Trump, fier de son bilan à mi-parcours
L’actuel hôte de la Maison Blanche a pour sa part donné le ton lors de son meeting du 2 octobre à Southaven, présentant ainsi le scrutin de mi-mandat : «C’est […] un référendum à propos de moi et de l’impasse déplorable dans laquelle les démocrates pourraient précipiter ce pays.»
Donald Trump s’appuie aujourd’hui sur ce qu’il présente comme son bilan, notamment en termes d’emploi. La baisse du chômage pourrait ainsi jouer en sa faveur alors qu’en septembre, elle s’avérait encore plus forte que ce qui était prévu, le chômage atteignant un taux de 3,7% : du jamais vu depuis 1969.
Le thème du travail avait constitué un axe majeur de la campagne présidentielle de Donald Trump. Celui-ci n’avait pas tardé à mettre en place une politique favorisant l’emploi sur le sol américain, en dissuadant par exemple les entreprises nationales de délocaliser pour réduire leurs coûts de production.
Un engagement qui l’avait par ailleurs amené à décréter la sortie américaine de l’Accord de partenariat transpacifique (TPP), dénonçant précisément ses conséquences sur l’emploi et la production américaine. Une décision sur laquelle il avait toutefois annoncé – dans un tweet du 13 avril 2018 – envisager de revenir.
Autre thème cher au président républicain : l’immigration. De fait, s’il a ces dernières semaines concentré ses efforts sur la «caravane», un cortège de plus de 7 000 migrants en provenance du Honduras et ayant l’intention d’entrer sur le territoire américain, Donald Trump a récemment tenu à réaffirmer sa position de fermeté sur le sujet, saisissant l’occasion de tacler les démocrates. Lors d’un meeting dans le Texas, le 22 octobre, le président américain en rajoutait une couche : «Vous savez comment la caravane s’est formée ? Je pense que les démocrates avaient quelque chose à voir avec ça.»
Forte mobilisation en vue
Emploi, immigration, discrimination ou encore liberté de la presse : autant de thèmes sur lesquels les deux hommes forts du moment ont misé pour convaincre les électeurs.
Alors qu’en 2014, avec un taux de 36,7%, la participation aux élections de mi-mandat (représentée en orange sur le graphique ci-dessous) avait connu son plus bas historique depuis 1942, les électeurs vont-ils y reprendre goût cette année ? Le 31 octobre, le Washington Post expliquait en tout cas que la participation au vote anticipé était en hausse dans au moins 17 des 32 Etats qui le pratiquent.
Au mois de décembre 2016, quelques semaines avant de quitter officiellement ses fonctions, Barack Obama avait affirmé qu’il aurait pu battre son successeur dans un hypothétique duel présidentiel entre les deux hommes. «Impossible», avait répondu Donald Trump, évoquant de façon lapidaire le bilan de son prédécesseur.
Avec rtfrance