Alors qu’un sommet de l’UA se profile à Addis Abeba les 30 et 31 janvier prochains, le Maroc a ratifié vendredi l’acte constitutif de l’organisation panafricaine, préalable à l’adhésion du royaume à l’organisation.
33 ans après avoir quitté l’OUA, devenue UA, le Maroc n’a jamais été aussi proche de réintégrer l’organisation. Le projet de loi approuvant l’acte constitutif de l’UA avait été adopté à l’unanimité mercredi par la Chambre des représentants puis jeudi par la Chambre des conseillers, la seconde chambre du Parlement, alors que le pays est sans gouvernement depuis trois mois. Il a donc pu être ratifié vendredi par Rabat, dix jours avant l’ouverture du sommet d’Addis Abeba.
Une situation de politique intérieure inédite
L’élection du président de la chambre des députés avant même la formation du gouvernement est une situation presque inédite dans la vie politique marocaine et a été dictée par le calendrier diplomatique du royaume.
Cause « d’intérêt national », le retour du Maroc dans l’UA est considéré comme une priorité et le roi Mohammed VI avait appelé le Parlement à accélérer la ratification de l’acte constitutif de l’organisation en vue du sommet d’Addis Abeba.
Tractations politiques suspendues
Les interminables tractations entre partis politiques pour un nouveau gouvernement de coalition, que le Premier ministre désigné Abdelilah Benkirane n’a toujours pas réussi à former depuis la victoire de son parti PJD (islamiste) aux législatives d’octobre, ont donc été mises entre parenthèses « dans l’intérêt supérieur de la nation », selon les députés.
Le Maroc avait quitté l’OUA en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le Front Polisario au Sahara occidental, un territoire que Rabat contrôle et considère comme partie intégrante du royaume.
Avec Jeune Afrique