Le Discop a ouvert ses portes à Abidjan, ce jour. La rencontre qui se tiendra jusqu’au 1er juin prochain, réunit les acteurs majeurs de la chaîne du contenu audiovisuel en Afrique. Producteurs, diffuseurs, distributeurs, tous sont réunis à l’Hôtel Sofitel où ils essaieront de nouer des accords, de trouver les programmes susceptibles de leur permettre de booster leurs audiences ou de placer leur production. L’évènement qui se veut la principale rencontre du genre en est à sa 3ème édition en Côte d’Ivoire.
Au-delà des négociations qui s’y mènent, le Discop se veut également l’occasion pour les acteurs du secteur de réfléchir par le biais de panels et autres « master classes » aux défis qui se posent à eux et aux synergies à créer pour les surmonter. Car, ainsi que le souligne Ahmadou Bakayoko, directeur de la RTI (la principale chaîne publique ivoirienne) «L’acteur écosystème n’existe plus. On rentre dans un univers où avoir un seul acteur qui domine le secteur de la tête et des épaules n’est plus possible. On est donc obligés d’être dans des logiques de coopération sur certains segments de la chaîne et dans des logiques de guerre commerciale sur d’autres segments.»
L’évènement est également, pour le gratin africain de l’audiovisuel, l’occasion de réaliser à quel point ce secteur attire désormais. Ainsi, aux habitués des premières éditions, vient s’ajouter une foule de nouveaux arrivants, à l’image d’Alain Chukurian, de la compagnie INS, un vendeur de matériel et un intégrateur de chaînes de télévision, qui assiste à l’évènement pour «nouer de nouveaux contacts avec des chaînes de télévision et de connaître leurs projets notamment ceux liés au développement de la TNT [Télévision numérique terrestre, NDLR]».
S’il estime que ce segment est marginal dans l’évènement, Alain Chukurian note néanmoins la présence de quelques concurrents à l’instar de Panasonic ou Vidélio avant de déplorer que les stands ne soient pas propices aux démonstrations des potentialités des équipements qu’il commercialise. Cette situation l’a contraint à réaliser en parallèle une séance de démonstration dans un autre hôtel de la capitale économique ivoirienne.
Pour Alice Villers, chargée du développement numérique au sein de la société Hemisphère Media Production Africa, le Discop est une occasion de gagner en visibilité. Pour la compagnie de production audiovisuelle basée à Abidjan et à Yaoundé et qui vise à montrer une autre image de l’Afrique via des contenus vendus essentiellement aux chaînes françaises, l’objectif est clair: «On est à Abidjan depuis un an et là on entend faire parler de nous». Si, jusque-là, l’entreprise est en relation avec les grands groupes, elle note que certaines chaînes africaines commencent à s’intéresser à leur travail.
Du côté des mastodontes comme Côte Ouest, le Discop est l’occasion de lever un coin de voile sur ses projets et perspectives à l’heure où le groupe prend le cap de la diversification. Ainsi que l’explique son directeur général Bernard Azria, dans une interview à paraître sur Ecofin : «Le groupe fait preuve de vision. Il y a deux ou trois ans, j’ai vu que notre métier allait disparaître et que pour survivre, il fallait que l’on se diversifie et que l’on soit présent dans toutes les chaînes de valeur du secteur».
Avec agenceecofin