Un récent essai clinique a permis de mettre un terme aux injections quotidiennes d’insuline, pendant une année entière. Normalement, elles sont nécessaires aux personnes atteintes de diabète de type 2. Un véritable espoir pour les millions de personnes concernées.
Dans le monde, près d’un demi-milliard de personnes sont concernées par les problèmes de diabète – et ces chiffres ne font que grimper. La maladie pourrait même devenir la septième cause de décès dans le monde en 2030, selon l’OMS. En France, il y aurait à ce jour environ 3,5 millions de personnes concernées. Le pancréas ne produit ici plus d’insuline qui régule normalement le taux de glucose dans l’organisme. Pour beaucoup, des injections quotidiennes d’insuline sont donc nécessaires pour rétablir les niveaux de glucose. Ce traitement invasif est particulièrement contraignant. Et si nous pouvions bientôt mettre fin à ces injections ?
Un récent essai clinique mené sur une cinquantaine de patients néerlandais proposait il y a quelques mois la destruction de la membrane muqueuse de l’intestin grêle des sujets, pour laisser l’organisme en créer une nouvelle. La procédure aurait pris une petite heure. Les chercheurs assurent de leur côté avoir, grâce à cette procédure, stabilisé la glycémie des personnes atteintes de diabète de type 2 pendant près d’un an. Des résultats qualifiés de « spectaculaires ».
La procédure consiste ici à insérer un tube muni d’un petit ballonnet à son extrémité dans la bouche du patient, le but étant d’atteindre l’intestin grêle. Le ballon est ensuite gonflé avec de l’eau chaude. La membrane muqueuse de l’intestin est alors “détruite” par la chaleur. Quelques jours plus tard, une nouvelle membrane se développe alors, protégeant les patients pendant plusieurs mois. Pour les chercheurs, il y aurait donc un lien entre l’absorption des nutriments par celle-ci et le développement de la résistance à l’insuline.
« Grâce à ce traitement, l’utilisation de l’insuline peut être différée, voire empêchée. C’est prometteur, explique Jacques Bergman, professeur de gastroentérologie à l’Amsterdam UMC. Nous avons observé une amélioration spectaculaire de la glycémie, et ce dès le jour suivant l’opération. La question qui se pose à présent est de savoir s’il s’agit d’un traitement permanent, ou s’il faudra le répéter, ce qui en théorie devrait être possible, poursuit-il. Mais les premiers résultats sont vraiment spectaculaires, la majorité des patients n’utilisant plus d’insuline après ce traitement ».
Les chercheurs, qui viennent de présenter leur étude lors d’une conférence tenue à Vienne cette semaine, se sont donc montrés enthousiastes. Ils comptent aujourd’hui poursuivre les recherches en ce sens et prévoient d’ores et déjà un prochain essai impliquant une centaine de personnes.