Géré par la BAD, le Fonds africain de développement (FAD) est juridiquement distinct de l’institution panafricaine. Quel est son rôle ?
Créé en 1972 et géré par la BAD, dont il est juridiquement distinct, le Fonds africain de développement (FAD) octroie des dons et des prêts concessionnels aux États africains les plus pauvres (ils sont 37 en 2018). Le Fonds est financé par 25 donateurs internationaux (dont la France, les États-Unis mais aussi l’Arabie saoudite, la Chine…).
À la fin de 2016, ils ont approuvé 7,06 milliards de dollars (6,7 milliards d’euros) pour la 14e reconstitution triennale des ressources du Fonds pour la période 2017-2019. Les précédentes reconstitutions, sous Donald Kaberuka, avaient mobilisé 9,4 milliards de dollars (2010) et 7,3 milliards de dollars (2013). Les équipes d’Akinwumi Adesina ont dû batailler ferme pour convaincre les bailleurs de remettre au « pot commun », dans un contexte de recul généralisé du multilatéralisme, symbolisé par le Brexit ou la politique protectionniste de Donald Trump.
50 milliards de dollars de projets
En quarante-quatre ans, le Fonds a approuvé pas moins de 50 milliards de dollars de projets sur le continent. « Pour quels résultats ? » s’interrogent les sceptiques, qui notent que 40 % des projets du FAD sont en retard ou en difficulté. Si ce fonds n’a pas une vocation premièrement commerciale, son déficit structurel irrite même les bailleurs les plus bienveillants. « L’image générale de la BAD reste encore négative », assène le Trésor français dans son évaluation des FAD 12 et 13, tout en soulignant les gains « en efficacité ».
À sa décharge, l’institution panafricaine rappelle le contexte délicat des pays d’intervention du fonds, dont dix-sept sont des « États fragiles » (RD Congo, Soudan du Sud, Burundi, Liberia…). Parmi les réformes proposées : le renforcement accru des partenariats et des mécanismes de financement communs avec les institutions bilatérales des donateurs, une solution privilégiée par les actionnaires européens.
Avec jeuneafrique