Le Gabonais Pierre Retono N’Diaye, président de l’Association des raffineurs africains
Une étude réalisée, récemment, à la demande de l’Ara, montre le rôle économique et social que jouent les raffineries africaines. Elle nous convainc que l’industrie africaine du raffinage doit, non seulement, être maintenue, mais dotée de l’aide nécessaire pour se moderniser, améliorer ses performances économiques et se hisser aux standards internationaux. » Appel de pied aux gouvernements et profession de foi du président de l’Association des raffineurs africains (Ara), le Gabonais Pierre Retono N’Diaye, hier après-midi, à la clôture de la 10e assemblée générale annuelle de l’organisation qui, trois jours durant, a tenu en haleine, à Cape Town, en Afrique du Sud, plus de 500 délégués venus des quatre coins du continent et d’autres parties du monde.
L’Afrique, tous les spécialistes en conviennent, est le continent du futur. Alors que la croissance piétine sur les autres continents, elle est dans une dynamique de croissance qui va s’affirmer davantage encore. Les besoins en consommation vont s’accroître, surtout en produits pétroliers pour faire tourner l’industrie et les transports. Comment les raffineries africaines vont-elles « alimenter » cette croissance ? C’était la problématique à l’ordre du jour de ce 10e rendez-vous de l’Ara. Confrontée à des problèmes divers dont le vieillissement de ses outils et le caractère trop cruel de l’environnement pétrolier ces six dernières années, cette industrie doit-elle se résigner à son sort et regarder les méga-raffineries, complexes et ultramodernes, qui ont fleuri en Asie, en Inde et même aux États-Unis, jouer ce rôle ? La réponse est non.
Les exigences liées à cet engagement sont nombreuses: développement du capital humain, formation et employabilité des jeunes dans le secteur, investissements (colossaux) autant pour fournir au consommateur le carburant en quantité et en qualité que pour répondre aux spécifications en la matière… « Au cours des 15 dernières années, de nombreux projets de construction de nouvelles raffineries ont été annoncés, mais n’ont pas comblé nos espoirs. Seules quatre raffineries ont vu le jour ces derniers temps, dont deux dans des pays africains », dépeint le président de l’Ara. Une situation qui rend l’Afrique dépendante de l’Asie, du Moyen-Orient et des États-Unis, avec des « risques majeurs » pour son secteur du raffinage et dont l’Ara ne veut pas s’accommoder.
L’organisation va jouer un rôle significatif dans la recherche de solutions qui vont assurer la sauvegarde de l’industrie du raffinage africain, assure M. Pierre Retono N’Diaye. « Dans les mois à venir, l’accent sera mis sur les activités de stockage, de transport et de distribution, qui sont la clef à la satisfaction des besoins de l’Afrique en produits pétroliers », a annoncé M. Retono N’Diaye qui a été reconduit dans ses fonctions de président de l’Ara pour un an.
Ouverte lundi matin, cette 10e assemblée générale a été marquée par la participation de spécialistes dans divers domaines ; le développement des ressources humaines et l’amélioration des performances techniques des raffineries africaines à défaut de les renouveler entièrement.