Ce n’est pas un règlement de compte, rassurent les Professeurs Moise Laleye et Mohamed Chérif-Deen Rahimy. Ils sont tous deux coauteurs du livre intitulé « Le Cames, la nébuleuse qui entrave l’essor du Bénin et de l’Afrique ». Lancé ce mercredi 25 avril 2018 à Cotonou, cet ouvrage de 184 pages retrace les réalités inconnues du grand public, mais qui existent au sein du Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames). Fruit de cinq années de recherches et d’investigations, le document met en lumière les pratiques de cette institution considérée depuis plus d’une quarantaine d’années comme la plus prestigieuse de l’enseignement supérieur en Afrique francophone.
Selon ses auteurs, le livre pose un diagnostic du système qui dénote une nécessité des réformes au sein de l’institution. En effet, les auteurs y ont fustigé les primates et injustices dont sont victimes les enseignants du supérieur au Bénin. Pour eux, le Conseil n’existe que de nom. « Le Cames ne dispose pas de textes fondamentaux », révèlent les auteurs. Cette position et bien d’autres selon lesquelles le Cames est une institution « qui laisse à désirer » a été défendue à travers l’ouvrage. A en croire les auteurs, le Cames est un véritable mal qui répand la médiocrité, l’incompétence, l’impudeur, l’arrogance futile et l’inculture dans les universités africaines. « Le Cames élève des barrières arbitraires artificielles pour empêcher la promotion des enseignants de rang magistral en Afrique francophone pendant qu’en France, même le maître assistant est supprimé depuis belle lurette et qu’une bonne thèse de doctorat unique confère presque automatiquement le rang de maître de conférence. Au Cames on en est même pas au maître assistant », écrivent-ils à la page 9 de l’ouvrage.
Présenté par le journaliste chroniqueur littéraire Tanguy Agoï, le lancement de cet ouvrage a connu la participation d’éminentes personnalités du monde universitaire et politique. Pour finir, les deux auteurs ont également interpellés les autorités béninoises en charges de l’enseignement supérieur qui, selon eux, placent une confiance aveugle à une institution dont ils ignorent le mode de fonctionnement.
Avec benintimes