Quelques heures après leur arrivée à New York, deux hauts responsables de la FIFA mis en cause dans le scandale de corruption qui secoue l’instance mondiale du football ont plaidé non coupable, mardi 15 décembre, devant le tribunal fédéral de Brooklyn.
L’ancien président de la Fédération hondurienne de football (Fenafuth) Rafael Callejas a été le premier à comparaître.
L’homme de 72 ans est inculpé de racket et de blanchiment d’argent. Toujours membre de la commission marketing et télévision de la FIFA, il est accusé d’avoir reçu, avec d’autres, des pots-de-vin entre mars 2011 et janvier 2013 à hauteur de 1,6 million de dollars (environ 1,45 million d’euros), dans le cadre de l’attribution de droits de retransmission télévisée de matchs de qualification pour la Coupe du monde.
M. Callejas avait quitté lundi le Honduras « en citoyen libre », selon les autorités de son pays. Il a été arrêté à son arrivée à Miami, en Floride, sans incident, puis transféré à New York. Il a été maintenu en détention.
Un acte d’accusation de 236 pages
Juan Angel Napout s’est présenté peu de temps après devant le juge. Le vice-président suspendu de la FIFA, par ailleurs ex-président de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), est inculpé de complot de racket, complot de fraude électronique, complot de blanchiment d’argent.
L’homme de 57 ans avait été extradé dans la matinée de Suisse. Arrêté à Zurich, il avait donné son accord pour être livré aux Etats-Unis le 8 décembre. Le Paraguayen a obtenu sa remise en liberté contre une caution de 20 millions de dollars (18 millions d’euros), dont 10 millions en liquide à payer d’ici à mercredi. Il est assigné à résidence à New York, avec surveillance électronique constante. La prochaine audience dans son dossier a été fixée au 16 mars.
Les deux hommes font partie de la deuxième vague de seize inculpations, annoncées le 3 décembre par les autorités américaines. Au total, trente-neuf personnes et deux entreprises sont accusées par les autorités américaines dans ce scandale, dont douze ont déjà plaidé coupable.
Les suspects sont accusés d’avoir sollicité et reçu plus de 200 millions de dollars (183 millions d’euros) en pots-de-vin et rétrocommissions sur une période de vingt-cinq ans, en liaison notamment avec des droits de retransmission télévisée des tournois et matchs de football. L’acte d’accusation compte deux cent trente-six pages.
avec lemonde