Y a-t-il eu un «contrat chinois» d’Alexandre Benalla? Suite aux révélations de Valeurs actuelles sur un supposé contrat entre l’homme de main d’Emmanuel Macron et une entreprise hongkongaise, Sputnik a mené l’enquête.
«Nous ne connaissons pas cet individu.»
C’est ce qu’a affirmé à Sputnik l’un des porte-parole de Frontier Services Group, une société hongkongaise, qui serait liée à un «contrat chinois» passé avec Alexandre Benalla pour un montant de 7,2 millions d’euros. L’information a été publiée par Valeurs actuelles le 20 février dernier et si l’hebdomadaire ne donne pas le nom de la compagnie en question, il en fait une description détaillée.
«Le groupe chinois- réputé proche de l’appareil d’État- propose des solutions de services de sécurité, de logistique et d’assurance pour des clients en zones frontalières. Il recourait jusque-là principalement à de la main-d’œuvre américaine, française et russe pour assurer la sécurité de ses infrastructures et de ses effectifs en Afrique», écrit Valeurs actuelles.
Sputnik s’est appuyé sur ce long descriptif pour chercher à identifier l’entreprise chinoise avec laquelle Alexandre Benalla aurait partie liée. Autres éléments intéressants fournis par l’hebdomadaire, le fait que la société est «cotée en bourse» et que Benalla «sera, dans le cadre de ce contrat, en lien avec des anciens de Blackwater». En l’état actuel de son enquête, Sputnik a identifié une compagnie à Hong-kong correspondant à tous ces éléments: Frontier Services Group.
Cette entreprise, dirigée par Chang Zhenming, a recruté en décembre 2018 Erik Prince, le fondateur de Blackwater, géant mondial de la sécurité privée, qu’il a revendu en 2010 et semble donc correspondre au mystérieux «groupe chinois» cité dans l’article de Valeurs actuelles. Interrogé par Sputnik, Frontier Services Group, dément catégoriquement avoir passé un contrat avec Alexandre Benalla.
«Frontier Services Group ne connaît pas [Alexandre Benalla] et n’entretient aucune relation avec cet individu», a déclaré à Sputnik l’un des porte-parole de l’entreprise hongkongaise.
Alors que Valeurs actuelles affirme qu’Alexandre Benalla a confirmé «l’existence du contrat et son montant», le groupe hongkongais en question, lui, nie en bloc être la société en lien avec l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron. Après l’affaire des «contrats russes», l’ancien adjoint au chef de cabinet de l’Élysée se retrouve quoi qu’il en soit au cœur d’une nouvelle affaire de contrats… chinois cette fois.
Avec sputnik