Le déficit de trésorerie des banques et établissements de crédits opérant au sein de l’UEMOA a atteint 3180,5 milliards de FCFA (5,52 milliards $) au terme de l’année 2016, a appris l’agence Ecofin d’un récent rapport officiel publié par la BCEAO. A la fin 2015, ce déficit de trésorerie était déjà de 1814 milliards de FCFA
Cette situation est la conséquence d’une progression 16,8% du financement de l’économie par ces banques et établissements, notamment dans le cadre des activités de prêts ou de placements sur titres, contre une progression plus modeste (9,8%) de la mobilisation des ressources, notamment les dépôts de la clientèle.
Dans ces conditions, les demandes de refinancement effectuées par ces structures auprès de la BCEAO, ont progressé de manière significative. «En moyenne, les avances accordées par la Banque Centrale sur le marché des appels d’offre à une semaine se sont élevées à 1 854,5 milliards de FCFA en 2016 contre 1 436,3 milliards de FCFA en 2015, soit une hausse de 28,5% » peut-on lire dans le document.
A la faveur d’une inflation maîtrisée, ces banques et établissements de crédit ont adopté aussi des pratiques entraînant des distorsions sur le marché interbancaire. Toute maturité confondue, le volume des transactions entre eux est ressorti à 169,4 milliards par semaine en 2016 contre 107,2 milliards en 2015. Bien qu’en hausse, cela représente moins de 10% des refinancements à moins d’une semaine, accordés par la Banque Centrale de l’UEMOA.
Les gagnants de cette évolution sont les déposants. La rémunération de leurs dépôts a connu une nouvelle augmentation. En moyenne, le taux créditeurs offerts par les banques dans la sous-région, a progressé de 5,2% (en 2015) à 5,4% (en 2016), soit une plus-value meilleure que le rendement de l’indice BRVM Composite (ensemble des sociétés cotées au sein de la bourse régionale) sur la même période.
Une analyse de l’incidence de ce déficit de trésorerie sur la performance des banques et établissements de crédit de cette sous-région est à attendre. En 2015 déjà, on a pu constater que la part de la marge d’intérêt (différence entre ce que ces banques gagnent dans les prêts à l’économie et ce qu’elles paient pour rémunérer les dépôts), dans leur chiffre d’affaires global était en légère baisse. La BCEAO, elle, a pris des mesures visant à favoriser l’activité interbancaire en augmentant le taux de refinancement à son principal guichet.
Avec agenceecofin