Quatre ans après la publication d’un arrêté visant à limiter la pollution lumineuse et la consommation électrique pour de l’éclairage inutile la nuit, l’association ANPCEN dresse un bilan mitigé.
Le 1er juillet 2013 entrait en application un arrêté ministériel visant à limiter l’éclairage nocturne. Ce dernier exige en effet que l’éclairage des locaux professionnels soient éteints entre 1h et 7h du matin, avec pour objectif de réduire à la fois la consommation inutile d’électricité mais aussi la pollution lumineuse. Où en est-on quatre ans après ? L’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN) brosse lundi 26 juin 2017 un bilan mitigé de la situation. En effet, depuis l’entrée en vigueur de cet arrêté, l’association en suit l’application via des bénévoles qui descendent la nuit dresser des constats sur le terrain (plus de 500, dans 13 villes). “La première mesure de limitation des éclairages inutiles en milieu de nuit a produit des améliorations notables, montrant le grand intérêt de fixer des limites collectives à l’actuelle croissance exponentielle de la lumière artificielle émise la nuit“, affirme l’association. “Il reste néanmoins des statu quo difficilement compréhensibles“, ajoute-t-elle. La situation est “contrastée” selon les villes, pointe l’ANPCEN qui, après enquête, a recensé 70% de sites non conformes à Bordeaux par exemple.
Paris est en position moyenne (39% de sites conformes, 52% de partiellement conformes, 9% de non conformes), comme Lyon, Nice et Montpellier. Les “progrès ne s’effectueront pas sans une forte mobilisation des autorités. Qu’il n’y ait de la part de l’Etat comme des collectivités aucune mesure prise pour effectuer le suivi de la réglementation publique constitue une négation des impacts des nuisances apportées par le sur-éclairage aux Français et à l’environnement“, dénonce l’organisation. L’ANPCEN appelle ainsi le ministre Nicolas Hulot à faire assurer l’application de la réglementation par les préfets, et à mobiliser les collectivités et fédérations professionnelles concernées.
En France, la lumière émise par le seul éclairage public a quasiment doublé depuis 25 ans (nombre de points lumineux, durée d’activation), selon les défenseurs de la nuit. Or les communes pourraient économiser 25 à 75% de leur budget électricité en commençant par une nouvelle conception et de meilleurs usages de l’éclairage, soulignent-ils. Les avocats du ciel étoilé, qui s’alarment en outre du boom de LED produisant une lumière très blanche, soulignent l’impact environnemental et sanitaire de la pollution lumineuse, chez les animaux (orientation et reproduction perturbées) comme chez les hommes (dérèglement de l’horloge biologique, qui régule fonctions biologiques et hormonales).
Avec sciencesetavenir