Le vice-président du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), membre de la coalition de l’ex-rébellion malienne, Mahamadou Djéri Maïga, est décédé lundi des suites d’une courte maladie à Bamako, ont annoncé mardi son mouvement et des membres de sa famille.
Agé de 46 ans, Mahamadou Djéri Maïga, enseignant de profession et originaire de Gao, principale ville du nord du Mali, était membre du comité de suivi de l’accord de paix conclu en 2015 entre Bamako et l’ex-rébellion à dominante touareg, où il représentait la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
“Djéri Maïga est mort d’une courte maladie lundi. C’est un deuil pour sa famille et pour le MNLA”, a déclaré à l’AFP un parent du défunt, Oumar Maïga.
Plusieurs mouvements armés du nord du Mali signataires de l’accord de paix, dont la CMA, ont également annoncé son décès.
Originaires de la communauté songhaï, peuple d’agriculteurs et d’artisans de la vallée du Niger, il était pour certains un symbole de l’ouverture aux sédentaires de la rébellion du nord du Mali. Pour d’autres, il n’était que la “caution noire” d’une rébellion dominée par les Touareg, de tradition nomade.
En 1994, Mohamed Djéri Maïga avait adhéré au mouvement d’autodéfense Gandakoye, farouchement opposé aux rebelles touareg de l’époque, selon les recoupements d’un correspondant de l’AFP.
Mais en 2010, il avait annoncé rejoindre les mouvements armés touareg pour “faire entendre sa voix”. Un an plus tard, il est dans les rangs de l’embryon du MNLA à Tombouctou et lorsque les rebelles touareg s’associent en 2012 à des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, avec qui ils contrôlent le Nord pendant quelques mois avant d’être évincés.
Cet homme marié, père de quatre enfants, a ensuite souvent représenté son mouvement lors de négociations ou de rencontres internationales.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
Avec AFP