Après la pénurie des stérilets dans les planning familiaux, c’est une autre polémique sur un autre moyen de contraception.
Le 30 mars, l’Association Tunisienne des Pharmaciens Libres (ATPL) a lancé un cri d’alarme concernant une rupture de stock de certains médicaments, notamment les pilules contraceptives. “Toutes les pilules contraceptives sont en rupture de stock”, alerte ARPL.
Elle explique cette pénurie par le fait que la pharmacie centrale ne paye pas les laboratoires depuis des mois. Certains de ces laboratoires menacent de quitter la Tunisie.
Les pilules contraceptives ne sont que les premières sur une longue liste de médicaments qui vont bientôt connaitre le même sort, a mis en garde l’association. (ci-dessous)
Ces propos ont été confirmés par le vice-président du Syndicat Tunisien Des Propriétaires De Pharmacies Privées, Naoufel Amira.
Intervenant hier sur le plateau de 24/7 d’Elhiwar Ettounsi, il a déclaré: ″Actuellement dans les pharmacies, il n’y a aucun type de contraceptif. Et ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres”, en insistant sur le fait que la pénurie des pilules contraceptives touche la stratégie de l’Etat en matière de contrôle de la natalité.
Du coté du ministère de la Santé, Imed Hammami, nie toute rupture de stocks, admettant cependant un manque de certains médicaments.
Contactée par le HuffPost Tunisie, la directrice de la Pharmacie et du Médicament a préféré qu’on se dirige vers la Pharmacie centrale pour en savoir plus. Chose faite sauf que la direction de la pharmacie centrale était injoignable.
Le 30 mars, le secrétaire général adjoint du syndicat de base de la pharmacie centrale, Abdel Monêem Ben Ammar a affirmé, de son côté, que le stock stratégique en médicaments descend à un mois et 20 jours. Il a ajouté que la dette de la pharmacie centrale auprès de ses fournisseurs étrangers s’est élevée à 400 millions de dinars.
Face aux tergiversations des autorités officielles et les mises en garde des syndicats et des associations, le HuffPost Tunisie a tenu à s’assurer de la véracité de la pénurie des pilules contraceptives: Sur sept pharmacies contactées, éparpillées dans différentes régions de la Tunisie, une seule a avancé qu’elle en vend mais elle ne dispose que d’une unique marque.
Après la pénurie des stérilets dans les planning familiaux, c’est une autre polémique sur un autre moyen de contraception.
“L’État a l’obligation d’assurer l’accès à la santé reproductive. Les obliger à utiliser un moyen de contraception qu’elles ne désirent pas est un piétinement des engagements de l’État”, a affirmé Irzak Khnitech, la directrice exécutive de l’association tunisienne de la Santé de la Reproduction.
Et de poursuivre: “On se demande si le non-règlement de ces problèmes n’est pas voulu et ne s’intègre pas dans une politique publique bien précise”, se demande la responsable de l’association, perplexe.
Avec huffposttunisie