Un décret a été publié ce 15 novembre autorisant les services d’urgences à acquérir, stocker, prescrire et administrer un antidote produit par l’armée, destiné à contrer les effets de certains gaz neurotoxiques. Cette mesure est justifiée par « le risque d’attentats terroristes et le risque d’exposition aux neurotoxiques organophosphorés ».
Arrêté du 14 novembre 2015 autorisant l’utilisation de sulfate d’atropine, solution injectable 40 mg/20 mL PCA antidote des neurotoxiques organophosphorés
Les neurotoxiques organophosphorés sont dérivés des insecticides organophosphorés. Ils agissent à très faible dose en inhibant l’acétylcholinésterase, une enzyme qui intervient dans les mécanismes de la transmission nerveuse au niveau de synapses. Cela se traduit par une accumulation d’acétylcholine qui perturbe et interrompt la transmission de l’influx nerveux.
Ces agents sont tous très lipophiles et sont très rapidement absorbés par la peau, le tissu conjonctif oculaire et les muqueuses (principalement celles des voies respiratoires dans le cadre de la respiration). L’intoxication se fait donc par voie percutanée, oculaire, pulmonaire et orale.
Leur toxicité est bien plus importante que tous les autres toxiques. La dose létale du VX n’est que de 10 mg/min/m³. Par comparaison, la dose létale du chlore est de 19 000 mg/min/m³ et celle de l’Yperite de 1 500 mg/min/m³. Ils sont considérés comme des armes de destruction massive.
Selon la Direction de la santé ce décret était prévu dans le cadre de la COP21 et n’est pas lié aux attentas du 13 novembre à Paris : « Cette mesure était prévue pour la préparation de la COP et n’a pas été prise suite aux attentat de vendredi . C’est une mesure de précaution mise en oeuvre dans le cadre des grands rassemblements. »
L’état considère néanmoins comme possible et probable le risque d’un attentat chimique sur le sol français.
L’atropine n’ayant jamais reçu d’autorisation de mise sur le marché français c’est la pharmacie des armées qui fournira le stock nécessaire. Les délais de fabrication et d’étiquetage par l’industrie pharmaceutique ne permettant pas sa mise à disposition dans des délais compatibles avec l’organisation de la COP21. Cette remarque semble contradictoire avec le fait que ce décret était prévu de longue date.
avec infochretienne