L’appel de l’EI (organisation terroriste interdite en Russie) aux jeunes ex-prisonniers sous prétexte de rédemption à passer au crime terroriste organisé en Europe est désormais une réalité, prévient le professeur Peter Neumann dans un rapport du Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR) auprès du King’s College de Londres.
Excellent Report from @PeterRNeumann on European Jihadists and the New Crime-Terror Nexushttps://t.co/c9BAtWrBqM
— Diego Muro (@DiegoMuro1) 11 октября 2016 г.
« Plusieurs experts ne cessent d’insister sur le fait que les terroristes appartiennent à la classe moyenne de la société européenne ou bien à celle au-dessus de la moyenne. Comme ça a été le cas d’Oussama ben Laden, fils d’un millionnaire, ou des terroristes des attentats du 11 septembre, tous étudiants », a poursuivi M. Neumann.
Selon lui, par contre, ce n’est pas le cas de la composition des forces de Daech, et la stratégie de lutte contre ce groupe doit être révisée. De fait, il est assez facile de radicaliser des hommes jeunes en les attirant par des idées pseudo-religieuses, suivies de changement de look, comme se laisser pousser une barbe… Cependant, les nouveaux adhérents terroristes, d’après les données de l’ICSR, continuent à se droguer, à boire de l’alcool ou à fumer sous le masque de la radicalité.
En outre, la plupart des djihadistes ont un niveau de connaissances basique sur l’islam.
Plus de la moitié de combattants de Daech figurent dans les dossiers de la police des pays européens.
« La justification des actes terroristes pour ces criminels, c’est accomplir ensuite leur parcours vers les cieux », a ajouté l’expert.
« Parfois, des hommes avec un passé sombre se créent un futur meilleur », stipule le slogan publié sur le compte Facebook d’un des groupements britanniques de Daech, nommé « Le drapeau de Dieu ».
A la différence d’Al-Quaïda, qui publiait pratiquement un livre justificatif après chaque attentat, Daech atteint son public avec des magazines sur papier glacé ou à l’aide de vidéos lisses.
Selon M. Neumann, c’est bien dans les prisons européennes que se développe l’idéologie des djihadistes, ces derniers se trouvant souvent dans les mêmes blocs ! De plus, cette alerte est fréquemment ignorée par les agences occidentales pour la lutte antiterroriste.
Les prisons européennes sont devenues de vraies écoles du terrorisme.
Pour sa part, l’ICSR appelle à la réforme du système pénitentiaire en Europe et à la préparation des services de sécurité et de lutte antiterroriste au niveau de la prévention du crime organisé.
Avec sputnik