L’intelligence, ce n’est pas seulement la capacité de raisonner, c’est aussi une question d’aptitude à décoder les émotions et à les gérer. Et si vous aidiez votre tout-petit à ouvrir ses antennes et à écouter son cœur ?
Parlez de QI (quotient intellectuel), tout le monde comprend. Dites IE (intelligence émotionnelle)… et les sourcils se froncent. Une intelligence des émotions ? En voilà une drôle de notion. Au temps où nous étions nous-mêmes enfants, personne n’en parlait et on n’en trouvait pas un mot dans les manuels d’éducation. Le concept n’est pourtant pas si nouveau. « Le psychologue Daniel Goleman a été le premier à le populariser il y a une vingtaine d’années », explique la psychologue Isabelle Filliozat. Avant lui, Howard Gardener avait identifié six types d’intelligences : logico-arithmétique, spatiale, verbale, corporelle, intrapersonnelle (celle qui permet de se former une représentation de soi précise et fidèle) et interpersonnelle (celle qui permet d’entrer en relation avec les autres de façon correcte).
« L’intelligence émotionnelle, c’est l’alliance de l’intelligence intrapersonnelle et de l’intelligence interpersonnelle, précise la psychologue. Les deux sont forcément liées. L’intelligence du cœur, en effet, c’est non seulement se connaître soi-même et avoir la capacité d’exprimer ce qu’on ressent, mais aussi savoir comprendre les émotions des autres. » De cette double capacité dépend toute la future habileté de votre enfant à entrer en relation avec les autres et à construire du lien. On le voit, l’enjeu est de taille.
Mais comment cultiver l’intelligence du cœur chez nos tout-petits ? « Cultiver, c’est le mot », remarque Isabelle Filliozat. En effet, la graine est là. Tous les enfants ont cette intelligence naturelle, même si certains en sont mieux pourvus que d’autres. Question d’héritage génétique, on n’y peut rien. Heureusement, il y a aussi l’épigénétique, autrement dit la manière dont l’environnement joue sur l’expression de nos gènes. Selon la façon dont les parents vont arroser la graine, l’intelligence émotionnelle va « pousser » ou non. Petit précis d’arrosage.
Pendant la grossesse
Les émotions de votre enfant passent d’abord par… vous. Protégez-vous autant que possible des gros stress pendant la grossesse. « Tout ce que vous ressentez déclenche une réaction physiologique dans votre organisme, observe Isabelle Filliozat. Les hormones de stress, par exemple, ne sont pas filtrées par le placenta, elles parviennent au fœtus. »Nous, vivre en paix pendant neuf mois, on ne demande pas mieux. Mais voilà, on ne décide pas de ce qui nous arrive ! « Si vous avez des émotions difficiles, parlez-en à votre bébé, poursuit la spécialiste. A voix haute ou même dans votre tête, ça n’a pas d’importance. Ce qui compte, ce ne sont pas les mots. Votre bébé ne les comprend pas. Ce qu’il saisit, c’est l’intention (“Ne t’inquiète pas, sois tranquille, tout va bien”). Parler permet de se calmer soi-même et de calmer le fœtus en même temps. »
Dès les premiers jours de la vie
Aidez votre tout-petit à réguler ses émotions. Pour commencer, ne le laissez jamais pleurer seul. Il ne s’agit pas de le prendre dans vos bras au premier chouinement mais plutôt de ne pas laisser ses appels sans réponse. Venez à ses côtés et rassurez-le de la voix (« Tu pleures mon chéri, mais tu vois je suis là ») pendant que vous essayez de trouver ce qui ne va pas. Peut-être a-t-il faim ou soif ? Ou tout simplement se sent-il sale ? « En répondant au besoin que se cache derrière les pleurs, la maman s’accorde à son enfant, explique la psychologue. C’est la même chose lorsqu’elle sourit et que son bébé sourit en retour, ou lorsqu’elle fait un bruit et qu’il en émet un à son tour.
Pour en savoir plus : Cultivez l’intelligence émotionnelle de votre enfant – Magicmaman.com