Retrouvez les explications de cette nouvelle idée pour mieux gérer la grande distribution en Afrique.
Optimetriks, le crowdsourcing au cœur de l’économie de la grande distribution
Optimetriks est une startup de crowdsourcing qui repose sur une application de collecte d’informations pour aider les sociétés de vente de biens de consommations à mieux contrôler leur distribution en Afrique. Créée depuis janvier 2015 elle a levé 500 000 euros sur les douze derniers mois et compte plus de quinze clients grands comptes. Implantée au Kenya, Ouganda, Tanzanie, Madagascar, Mali, Ganin et au Niger, elle compte s’exporter sur la totalité du continent. Subventionnée par la GSMA – Association des Opérateurs Télécoms Mondial – qui encourage les projets d’améliorations sociales en Afrique et en Asie, Optimetriks est une véritable success story africaine. Focus par StartupBRICS sur les grands besoins auxquels elle a su répondre en Afrique subsaharienne.
La situation du commerce de distribution en Afrique
De la croissance économique, démographique et urbaine qu’a connue l’ensemble du continent africain au cours de ces dernières années résulte une augmentation considérable du pouvoir d’achat. La classe moyenne commence tout juste à émerger dans un contexte économique devenu favorable à la consommation. Il s’agit d’une opportunité à ne pas négliger pour les marques qui trouvent de nouvelles occasions de toucher leurs consommateurs.
Néanmoins, à l’heure actuelle, la distribution reste à 90% informelle en Afrique Subsaharienne. Les usages reposent sur de petits commerçants indépendants qui n’hésitent parfois pas à ne pas suivre les directives des grands distributeurs. On trouve souvent de gros décalages entre les plans de déploiement prévus et la réalité de terrain. Optimetriks rapporte ainsi l’exemple d’une opération de changement du prix d’un savon passé de 40 à 50 shillings. C’est en réalisant leur campagne de crowdsourcing qu’ils se sont rendu compte que les boutiquiers avaient gardé la marge sans l’annoncer aux consommateurs. Toute l’opération de la marque perdait de son impact à cause des intermédiaires.
C’est que la distribution en Afrique est souvent mise en péril par des situations imprévues dans les petites périphéries urbaines. Le manque à gagner est grand pour les distributeurs qui préfèrent se situer dans les centres villes goudronnés plutôt que dans les lieux excentrés. Selon Paul Langlois-meurinne, CEO d’Optimetriks , pour réussir en Afrique « Il est indispensable d’être proche de son consommateur et présents sur les points de ventes, aussi éloignés soient-ils. »
C’est pour s’informer sur leur taux de pénétration et combler le manque de visibilité de leurs consommateurs que les magasins de grandes distributions viennent à faire appel aux services de crowdsourcing proposés par Optimetriks. Pour bien se déployer sur un territoire, il est nécessaire d’avoir des informations de marché fiables.
Le crowdsourcing, s’appuyer sur les ressources d’une communauté
Toute la valeur ajoutée d’Optimetriks repose sur une utilisation bien calibrée du crowdsourcing. Il s’agit d’un principe qui demande à une communauté de remonter l’information des utilisateurs eux-mêmes. Ainsi, plutôt que faire appel à une société d’étude traditionnelle, Optimetriks propose des missions sur sa plateforme auxquelles n’importe qui peut répondre. Ces dernières sont aussi diverses que possibles et reposent toutes sur la collecte d’informations. On demandera ainsi à un utilisateur d’enregistrer l’adresse d’un salon de beauté dans son dashboard dès qu’il en voit un dans la rue, de recenser les marques qui y sont vendues, de prendre une photo de l’étalage etc… Ce genre de procédé permet d’être particulièrement rapide car les données relevées proviennent directement de sources de terrains qualifiées. Fortes de ces informations, les enseignes de grande distribution peuvent être plus agiles et comprennent mieux les réalités du terrain de ses cibles.
Les informations de crowdsourcing sont collectées via une application android et un chatbot messenger, deux interfaces automatisées qui touchent beaucoup de gens. Le business de la communauté est rigoureux chez Optimetriks. Système de notation et de fidélisation, tout est fait pour que les données remontées soient les plus propres possibles.
En utilisant Optimetriks, les utilisateurs peuvent espérer gagner jusqu’à 20 euros par mois.
« Les marques ont besoin d’être convaincues par le sérieux, l’expérience, la compréhension des enjeux métiers et de la spécificité de la distribution en Afrique. Il est donc indispensable d’avoir une méthodologie de collectes et de validation de la donnée. On considère également que plus notre communauté de crowdsourcing est grande, plus les statistiques recensés seront fiables. » déclare Paul Langlois-meurinne.
A l’heure actuelle, il s’agit d’une communauté qui regroupe mille cinq cent contributeurs qui ont déjà réalisés 250.000 missions de visites de points de vente.
Un micro-travail aux forts impacts sociaux
Dans les pays en voie de développement, ce genre de micro-travail fonctionne comme réel levier social. Ce sont le plus souvent les jeunes qui l’utilisent pour aider à financer leurs études ou pourvoir à des dépenses de santé. Le paiement se fait par mobile-money et varie en fonction de la difficulté de la mission, de la qualité travail et de la vitesse de livraison. En utilisant Optimetriks, les utilisateurs peuvent espérer gagner jusqu’à 20 euros par mois.
Vitalis, Data Monitoring Lead de l’équipe Optimetriks, à Nairobi
A l’heure actuelle, il s’agit d’une communauté qui regroupe mille cinq cent contributeurs qui ont déjà réalisés 250.000 missions de visites de points de vente. Souvent utilisé en tant que premières expériences professionnelles, les micros missions d’Optimetriks ont une certaine dimension professionnalisante. La notation des utilisateurs atteste de leur sérieux et peut servir de recommandation face à un nouvel employeur. Les contributeurs sont également formés à travers des modules d’objectifs marketings et sont exposés à des problématiques opérationnelles concrètes.
Le crowdsourcing permet également de détecter les fraudes et abus de marché afin de ne pas laisser de client lésé. Si ces derniers sont souvent mal informés de leurs droits et en situation de dépendance face aux boutiquiers, la collecte de données permet de faire remonter des informations capitales. Grâce à elles, les marques sont mieux conscientes des conditions dans lesquelles les clients accèdent aux produits et peuvent optimiser le marché en conséquence.