La croissance de l’économie française a bel et bien connu un coup d’arrêt au deuxième trimestre : le produit intérieur brut est resté stable. Le gouvernement maintient pourtant son objectif de 1,5% de croissance pour cette année.
Zéro pointé pour la croissance française au deuxième trimestre! L’Insee a confirmé ce vendredi que le PIB du pays n’a pas bougé d’un iota, alors qu’il était attendu en hausse de 0,3%. À titre de comparaison, celles de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne ont progressé de 0,6% et de 0,4%. Un résultat qui tranche avec le chiffre du premier trimestre, marqué par une croissance particulièrement dynamique (+0,7%). L’explication? Les ménages ont nettemment moins consommé (0% contre +1,2%) et les entreprises moins investi (-0,2% contre 1,3%), en raison des mouvements sociaux contre la loi travail.
Ce phénomène a touché à la fois les biens (+0,1% après +1,5%) et les services (-0,1% après +0,7%), détaille l’Insee, qui attribue ce dernier phénomène à «un contrecoup après l’achat des billets de l’Euro 2016 de football au premier trimestre». La production s’est quant à elle repliée de 0,1%, avec notamment une chute dans le secteur des biens manufacturés (-0,9%), «du fait principalement de la chute de la production dans les raffineries, affectées par des mouvements sociaux en mai et juin».
Ces mauvais résultats pourraient compliquer la tâche du gouvernement, qui a bâti son budget sur une hypothèse de croissance de 1,5% en 2016. Jeudi, le premier ministre Manuel Valls a assuré que le gouvernement maintenait son objectif pour cette année . Pour cela, «il faut de la croissance aux troisième et quatrième trimestres. Nous avons le sentiment qu’il y en a», a-t-il argumenté.
Dans sa note de conjoncture publiée mi-juin, l’Insee a parié sur une croissance de 0,3% au troisième trimestre, puis à 0,4% au quatrième. La Banque de France (BdF) prévoit de son côté un rebond de 0,3% au troisième trimestre, pour une croissance annuelle de 1,4%. Pour 2016, si la Banque de France n’est pas très optimiste avec une prévision de 1,4%, l’Insee et le FMI estiment que la France parviendra à atteindre son objectif avec des estimations respectives à 1,6% et 1,5%.
Autant d’incertitudes qui posent la question de la faisabilité d’une baisse d’impôtspour les ménages et les PME promise par François Hollande et Manuel Valls. «Oui à une baisse des impôts si c’est compatible avec un taux de croissance qui soit crédible et à une réduction des déficits qui doit se poursuivre, répond Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, ce vendredi matin sur France 2. Il est fondamental que l’équilibre économique soit respecté et que les finances publiques soient maîtrisés». Car la France s’est aussi engagée auprès de la Commission européenne à passer en 2017 son déficit sous la barre des 3% du PIB, prévoyant même de le faire descendre à 2,7%. Une promesse que l’ancien ministre de l’Économie et des Finances n’a pas manquée de rappeler au gouvernement. «Paris a déjà bénéficié de deux fois deux ans de délais. Il n’y aura pas de nouveau délai», a-t-il souligné.
avec lefigaro