Déjà reporté jeudi dernier, le procès de neuf officiers ivoiriens, dont deux piliers de l’appareil sécuritaire de l’ex-président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo, vient de s’ouvrir à Abidjan. Ils ne sont que sept à se présenter à la barre, les autorités ivoiriennes n’ayant pas réussi à les interpeller tous. La plupart sont accusés de « violation de consignes » tandis que deux hommes doivent répondre de nombreuses exactions.
Il s’agit d’abord du commandant Anselme Séka Yapo, surnommé « Séka Séka ». Ancien chef de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président, il est accusé d’« assassinat, meurtre, blanchiment d’argent aux fins d’achat d’armes, recrutement de mercenaires, entretien de milices ». Cet officier fut l’un des hommes les plus craints de Côte d’Ivoire, décrit par ses détracteurs comme l’un des chefs des « escadrons de la mort », accusés d’avoir sévi sous l’ancien président.
Il y a ensuite le commandant Jean-Noël Abéhi. Lui est poursuivi pour « désertion à l’étranger » et « complot ». Ancien chef de l’escadron blindé d’Agban, le plus grand camp de gendarmerie du pays basé à Abidjan, Jean-Noël Abéhi avait pris la fuite après la crise postélectorale de décembre 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts. Une crise qui s’est conclue par la chute du président Laurent Gbagbo.
L’officier a été arrêté le 5 février 2013 au Ghana voisin et extradé en Côte d’Ivoire. Il est considéré par certaines ONG internationales comme l’un des principaux responsables des exactions sous le régime Gbagbo. Cet officier est aussi soupçonné par le régime du président Alassane Ouattara d’être impliqué dans des tentatives de déstabilisation et des attaques contre les forces de sécurité ivoiriennes survenues au second semestre 2012. Selon le parquet militaire, tous risquent trois ans et la prison à vie.
MAXELL / RFI