Simplifier la vie des consommateurs tout en leur faisant gagner de l’argent ? Ces start-up en ont fait leur métier.
Nicolas Cosme, Arthur de Keyzer et François-Xavier Leduc ont créé Tripndrive.
Au retour d’un séjour de camping en Italie à l’été 2011, Joseph Léopold s’est cassé le nez à la porte de la maison familiale. Clés oubliées… Le jeune designer graphiste a alors planté sa tente sur la pelouse. Le lendemain, il tenait son idée : mettre en relation des campeurs et des particuliers prêts à ouvrir leur jardin. Deux ans plus tard, Gamping était lancé. Le site, qui prélève une commission sur les frais facturés aux voyageurs (de 8 à 22 euros la nuit), recense aujourd’hui plusieurs milliers d’offres dans 27 pays. Et son fondateur table sur 100.000 euros de chiffre d’affaires d’ici un an. Comme quoi, inventer un service simple mais malin peut vite rapporter gros.
SURFER SUR LA VAGUE DU COLLABORATIF
Vous rêvez de retrouver les saveurs de ce délicieux colombo de porc dégusté aux Antilles ? Approfondir vos connaissances en horticulture ? Pas de souci : des sites comme Mon Voisin Cuisine ou HobbyStreet vous apportent la solution. Deux exemples parmi bien d’autres des inépuisables ressources offertes par les plateformes communautaires, parfois très lucratives. Prenez DigiSchool, cofondé en 2011 par Tierry Debarnot et Anthony Kuntz. Dès la première année, ce site proposant des contenus scolaires gratuits aux jeunes a enregistré 1 million d’euros de chiffre d’affaires. “Et 70% de marge brute”, confie Tierry Debarnot. Son business model ? Du contenu fourni par une communauté de professeurs et des revenus issus de la publicité. En 2012, le lancement de la première appli pour réviser le bac a été un tel succès (100.000 téléchargements) qu’Apple et Google ont contacté ses fondateurs pour la mettre en avant sur leurs “stores”. Dans la foulée, ils ont levé 17 millions d’euros. DigiSchool est désormais à la tête de 13 sites Web : révision du brevet, Code de la route, tests d’anglais (toeic, toefl…), etc. Soit 6,5 millions de membres et 5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015.
RENTABILISER LES VOITURES DES PARTICULIERS
Villes congestionnées, places de parking impossibles à trouver sans friser la crise de nerfs… Pour réinventer la mobilité urbaine, la course aux bonnes idées est ouverte : louer sa voiture le temps d’un voyage, par exemple ou proposer un service de “conciergerie automobile”, à l’image de Drop don’t park, lancé en mai 2015. Son principe ? Le conducteur indique sur ordinateur ou smartphone l’adresse où il se rend. Sur place, un voiturier se charge de garer le véhicule dans un parking sécurisé. Pour récupérer la voiture, il suffit de préciser l’heure et le lieu via l’appli. “La prise en charge et le retour se font en quinze minutes maximum”, assure Nicolas de Crémiers, l’un des fondateurs de Drop don’t park. Pour attirer le chaland, ses concepteurs ont mis le paquet : voituriers triés sur le volet, assurance tous risques pendant la prestation… Efficace : à Paris, où le service a démarré, l’application a été téléchargée 10.000 fois et 1.000 voitures ont été garées depuis le lancement. Moyennant quoi, Drop don’t park devrait réaliser 260.000 euros de chiffre d’affaires cette année. Il faut dire que les conditions sont attrayantes : 15 euros pour trois heures de parking et 25 euros au-delà, contre 39,60 euros pour six heures chez Vinci.
Ils ont imaginé l’offre parking gratuit + location low-cost
Mise de départ 30.000 euros
L’idée de François-Xavier Leduc, Arthur de Keyzer et Nicolas Cosme ? Créer une place de marché entre des personnes qui ne veulent pas payer le stationnement et d’autres qui souhaitent louer un véhicule moins cher qu’en agence. Les fondateurs de Tripndrive ciblent les voyageurs qui laissent leur voiture au parking avant de prendre l’avion ou le train. Au lieu de rester immobilisée, elle est louée à un membre de la communauté pour un tarif défiant toute concurrence : 10 à 40 euros la journée en moyenne, sur lesquels Tripndrive prend une commission. Lancé en 2013, le service est déjà disponible dans 30 villes, 11 aéroports et 18 gares en France.
Nombre d’utilisateurs en 2014 : 10 000
Nombre d’utilisateurs en 2016 : 35.000
ALLÉGER LES PROCÉDURES ADMINISTRATIVES
La paperasse ? Une vraie plaie ! Mais un créneau en or pour ceux qui proposent de s’en charger à notre place. Parmi ces bonnes âmes : Annabelle Laurent-Gourraud, une ex-juriste de Danone, et Frédéric Zydownik, un centralien passé par la direction d’une société d’ingénierie. En 2014, les deux associés ont créé Mille Pépites avec une mise de départ de 100.000 euros. Objectif : faciliter la gestion des documents liés à l’emploi d’un salarié à domicile (nounou, femme de ménage, auxiliaire de vie…). La plateforme fait le lien entre employés et employeurs et s’occupe de toutes les formalités rébarbatives : contrats de travail, déclarations à l’Urssaf, contacts avec la Sécu en cas de maladie ou d’accident, envoi des bulletins de paie au salarié… La rédaction d’un contrat coûte de 9,90 à 19,90 euros selon la complexité de l’exercice. Des packs à 12,90 euros mensuels sont aussi disponibles (contrat et gestion du dossier). “En prenant en compte la réduction d’impôts, cela revient au prix d’un café gourmand par mois”, plaisante Annabelle Laurent-Gourraud. Sorte de mandataire 2.0, la plate-forme est aussi habilitée à éditer les attestations fiscales permettant aux employeurs de bénéficier de réductions d’impôts. Résultat : 12.000 membres au compteur. Et un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros attendu d’ici trois ans.
60 000 euros
Le prix d’un site professionnel avec module de paiement.
Bon à savoir
L’incubateur Télécom SudParis offre tous les ans un séjour d’une semaine dans la Silicon Valley au vainqueur de son trophée.
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Avec Management