Présentez-vous aux opérateurs économiques et à la population
Coulibaly Alimata : Je suis Coulibaly Alimata, Matou. Femme entreprenante, engagée dans la promotion des produits vivriers, transformés en Côte d’Ivoire, pour une meilleure conservation des aliments tropicaux (fruits, céréales, légumes, tubercules, etc).
Je suis Directrice de l’entreprise LES PRECUITS GLP / Aliments d’Afrique
Je suis Vice-présidente de la confédération nationale des acteurs du vivrier de Côte d’Ivoire
Je suis Présidente de la Coopérative ISSAMI pour la valorisation, la transformation des céréales et autres vivriers de Côte d’Ivoire.
Je suis la coordinatrice MISOLA Côte d’Ivoire pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la malnutrition en Afrique. MISOLA est une ONG française qui a plusieurs représentations en Afrique, une dizaine de pays, et en Côte d’Ivoire, j’en suis la représentante.
Je suis la coordonnatrice nationale du projet régional (Burkina, Côte d’Ivoire, Mali) portant sur la Productivité, Compétitivité, Développement des entreprises de transformation des produits alimentaires d’Afrique (PADEC ETA). En fait ce projet est la mise en place du processus d’industrialisation des produits vivriers en Afrique.
Nous savons que vous avez plusieurs casquettes et plusieurs distinctions et des projets en cours, si on en parlait !
C. A. : En tant que Présidente de la coopérative ISSAMI, actrice du secteur du vivrier en Côte d’Ivoire, dans son volet transformation, conservation, il s’agit de former et d’inciter les ivoiriens à la transformation du vivrier, de partager notre savoir- faire, notre expérience dans ce domaine d’activité, de détecter des initiatives de transformation de vivriers dans le pays, de les accompagner dans la recherche de financement, dans l’installation d’unités de transformation à travers la Côte d’Ivoire, de trouver des équipements adaptés à la petite transformation, et de rendre ces unités fonctionnelles. .
– En tant que Coordonnatrice MISOLA, mon rôle est de véhiculer le concept MISOLA en Côte d’Ivoire, MISOLA est un projet français communautaire qui consiste en la formation des femmes à la fabrication semi mécanisée de la farine infantile enrichie MISOLA à partir des céréales locales (mil, maïs, riz) et selon les ressources agricoles des régions. Il s’agit de créer des activités génératrices de revenus pour des groupements de femmes. Ces associations de femmes que je forme à la fabrication de la farine MISOLA, sous ma coordination, mon encadrement vont produire cette farine dans les unités de transformation et les vendre à partir des différents réseaux de distribution (marchés, kiosques, super marché, ONG humanitaires, etc). Mon rôle primordial est de bien accompagner ces associations pour pérenniser leurs activités.
La farine MISOLA existe depuis 20 ans, des unités MISOLA existent dans divers pays : Mali, Tchad, Niger, Burkina, Sénégal, Bénin, Guinée, etc où elle a fait ses preuves dans la lutte contre la malnutrition. En Côte d’Ivoire, d’aucuns ne pourraient le croire, il y a bel et bien la malnutrition dans le pays, cette farine à moindre coût viendra soulager les familles. Nous souhaitons vendre la ration d’un repas de farine MISOLA à 100 F CFA (3 fois moins chère que les farines importées).
– Pour parler des distinctions c’est vrai, il y en a eu :
FEMME BF, modèle UNILEVER, cette reconnaissance est décernée aux femmes qui sont représentatives et qui excellent dans leurs domaines d’activité. (2006)
FEMME GAGNANTE de l’ONG Plate forme des femmes pour gagner (PFG), reconnaissance aux femmes qui commencent leurs activités avec très peu de moyens et qui par force de travail, finissent par GAGNER. (2010)
TROPHEE POUR MA CONTRIBUTION A LA VALORISATION DE L’AGRICULTURE EN COTE DIVOIRE au cours des journées de la valorisation de l’agriculture à Yamoussoukro. (2013)
AMBASSADRICE POUR LA PROMOTION DES PME EN COTE DIVOIRE au cours des journées promotionnelles de l’artisanat et des PME en Côte d’Ivoire par le Ministère du commerce et promotion des PME. (2013)
Vous savez, recevoir toutes ces distinctions, ces gestes qui peuvent paraitre anodins boostent l’entrepreneur, qui réalise qu’il n’est plus seul dans ce combat vers le développement et c’est réconfortant, c’est reconnaitre le mérite de l’entrepreneur, car entreprendre, c’est aller dans le néant, dans l’inconnu, il faut de l’endurance, beaucoup de courage et surtout accepter de baisser son niveau de vie, ce n’est donc pas facile d’être entrepreneur.
Ces distinctions, nous traduisent le regard de l’autre par rapport à notre projet. Chaque fois que je recevais une distinction, j’en étais fière, je me disais que je ne dois pas décevoir tous ceux qui me font confiance.
Dans vos interview vous parlez de valorisation du savoir faire culturel de la femme en matière de transformation de conservation des produits vivriers, de création d’activités génératrices de revenus pour les femmes, de valorisation et de formalisation des petits métiers, d’industrialisation des produits alimentaires d’Afrique.
Que voulez vous en fait dans cette course infatigable? Quel est votre parcours pour aboutir au stade actuel de vos activités ?
C. A. : En fait, j’ai une formation en Chimie Biologie à l’Université d’Abidjan.
Cette activité que je mène est le prolongement de l’activité de ma mère, à qui je rends hommage pour son ouverture d’esprit, pour m’avoir initié à son activité. Encouragée par ma sœur ainée, je m’y suis engagée après des années de tergiversation en 2005, et nos produits sont apparus timidement dans les rayons des super marchés en 2006.
Vous savez, la transformation est la juste reconnaissance du savoir faire culturel des femmes, valoriser cette activité, c’est valoriser la femme elle-même.
Quant aux petits métiers, ils sont pourvoyeurs d’emplois, les valoriser, c’est créer des milliers d’emplois.
Une course infatigable, oui, parce que l’industrialisation des produits alimentaires d’Afrique dont il est question n’est pas encore effective. Il faut industrialiser nos sauces (djomblé, gombo, aubergine, arachide, n’tro, gouagouassou, n’dolé) et autres mets comme l’attoukpou, les galettes de mil, de riz, de maïs (Womi), le bâtonnet de manioc, etc
Vous voyez, la liste est longue, l’Afrique a beaucoup à faire dans ce domaine.
Quels sont les produits que vous transformés ?
C. A. : Nous transformons les produits vivriers (fruits, céréales, légumes, tubercules)
La marque : LES PRECUITS GLP, a une gamme variée de produits déshydratés :
– Les granulés de mil, maïs, riz pour la bouillie : au lieu de deux jours de travail, en 10 minutes, Madame peut préparer cette bouillie, il y a donc gain de temps et fin de la pénibilité du travail de la femme.
– Les granulés de Dêguê séchés, après réhydratation sont utilisés comme intrants dans la confection du dêguê au yaourt, un vrai délice bien apprécié par toutes les nationalités dans les grands hôtels où nous le distribuons.
– La farine de mil, maïs, riz pour adulte et enfants, fonio précuit, couscous de maïs, couscous de mil
– Les légumes et assaisonnements culinaires tels que : le Soumbara (graines de néré), la pâte de pistache, poudre de pistache, akpi (RICINODENDRON ou EUGUSI)
– L’attiéké frais et déshydraté
– La farine de soja
– etc
Quels sont les meilleurs produits que vous offrez à votre public cible (PME PMI) ?
C. A. : Tous nos produits sont bons, naturels, digestes, car fabriqués selon les règles de l’art, nous avons suivi plusieurs formations par rapport à la qualité des produits transformés. Nous sommes actifs dans la transformation depuis 2004, donc une maitrise de notre savoir-faire.
Parmi tous nos produits, mon coup de cœur porte sur 4 produits :
– La farine infantile enrichie MISOLA
– Le jus de gingembre, de bissap à longue conservation sans congélation
– Le dêguê ou le yaourt africain
Le FONIO Précuit : Ah ! Cette céréale noble, digeste et naturelle, agréable à consommer et conseillée aux diabétiques et autres personnes sous régimes alimentaires. Cette céréale est de plus en plus délaissée à cause de sa transformation difficile (le lavage prend une journée). Nous proposons le fonio précuit, facilitant ainsi sa consommation. Le fonio précuit se réchauffe comme tout couscous et ses accompagnements possibles (sauce légumes, poisson braisée, etc.)
Qu’est-ce qui fait la particularité de la COOPERATIVE ISSAMI ?
C. A. : La coopérative ISSAMI, regroupe des femmes, chacune spécialisée dans un domaine de la transformation (céréales, friandises d’Afrique, jus tropicaux, etc), ce qui nous permet de mettre à la disposition de la population une gamme très variée et riche de produits transformés. La coopérative produit selon un cahier de charges bien défini préalablement avec le client.
La coopérative ISSAMI, par son concept d’installation de petites unités de transformation de produits vivriers en Côte d’Ivoire (nous comptons installer une quinzaine d’unités MISOLA en Côte d’Ivoire). Cette activité va surement booster la production de vivriers dans les régions où seront installées ces unités, les planteurs sûrs des débouchés de leurs produits travailleront davantage pour accroitre leur production donc leurs revenus.
Quels sont vos objectifs et vos perspectives de développement ?
– Produire en masse LES PRECUITS GLP et pouvoir distribuer/exporter en grandes quantités
– Mener a bien ce concept d’industrialisation des aliments d’Afrique.
Un message à adresser à vos clients vos partenaires et à la population ivoirienne ?
Interpeller les autorités du pays, les bailleurs, sur le fait que les procédures de mise en œuvre des projets sont trop corsées. Je voudrais leur demander de multiplier et encourager les projets de développement en allégeant les procédures de mise en œuvre de ces projets et de décaissement des finances.
Demander aux décideurs du pays de lancer une vaste campagne de formalisation des activités, des entreprises, des petits métiers qui sont pourvoyeurs d’emplois. Monsieur Max, jetez un coup d’œil du côté de l’artisanat, ces milliers d’entreprises artisanales formalisées résorberont le chômage.
Demander aux Ministères (Artisanat-PME-Commerce, emploi, agriculture, etc) de répertorier les entrepreneurs qui ont une certaine avance, ce dont les activités sont mures, et les accompagner techniquement, financièrement, (l’appui des institutions n’est pas à négliger) pour que ces entrepreneurs bloqués dans leur développement puissent aller de l’avant, émerger, créer des emplois et payer leurs impôts.
Cette action sera efficace si elle est accompagnée de mesure légère pour le paiement des impôts
Une adresse aux banques, accepter de financer les entrepreneurs,
Aux femmes, notre condition nous défavorise, il faut dépasser les pesanteurs culturelles pour réussir en entreprenariat.
A tous les entrepreneurs, je dirai, de ne jamais baisser les bras, la victoire est au bout de l’effort et d’avoir cette phrase comme boussole.
« LORSQUE VOUS CROYEZ EN UNE IDEE, IL FAUT VOUS Y ACCROCHER, MEME DESESPEREMENT JUSQU’A CE QU’IL VOUS SOIT PROUVE QUE VOUS AVEZ TORD » GHANDHI
Et pour finir, lancer un message pour encourager les africains à consommer local parce que LES PRECUITS GLP sont fabriqués selon les règles de l’art, sont de bonnes qualités, ils sont naturels et digestes. Nous pensons que la petite transformation mécanisée est le tremplin entre la transformation artisanale et l’industrialisation des produits vivriers. C’est l’un des maillons essentiel vers le développement de l’Afrique.
Par PME PMI MAGAZINE