La production cotonnière burkinabè, annoncée à 800 000 tonnes, ne devrait atteindre que 722 000 tonnes au terme de la campagne 2015-2016. C’est toutefois une hausse par rapport à la précédente campagne, et bien plus que la moyenne annuelle de 384 400 tonnes réalisée entre 2007 et 2011.
C’est la météo qui a fait défaut au coton burkinabè, ont annoncé le 14 décembre les cotonculteurs du pays alors que la campagne 2015-2016 (mai à février) entame sa dernière ligne. La production est attendue à 722 000 tonnes, en deçà des 800 000 tonnes escomptées.
En cause, une pluviométrie sporadique, selon les représentants des quelque 3,5 millions de paysans burkinabè qui vivent du coton au Burkina Faso. Cela marquera tout de même une progression par rapport à la campagne précédente (estimée à 710 000 tonnes). Le Burkina Faso n’est pas le seul pays à avoir souffert de cette météo capricieuse. Le Mali, deuxième producteur africain, ne devrait produire que 550 000 tonnes de coton durant cette campagne,loin de l’objectif de 650 000 tonnes annoncé.
Prix d’achat
Afin de galvaniser les producteurs et face à la gronde de certains cotonculteurs qui menaçaient de boycotter la campagne, le gouvernement avait augmenté le prix d’achat du kilo de coton en amont de la campagne. En mai dernier, le prix d’achat du kilo avait été relevé de 10 F CFA pour atteindre 235 F CFA pour le coton-graine « premier choix » et 210 F CFA pour le « second-choix », expliquait alors l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), organe paritaire de gestion de la filière.
La Société des fibres et textiles (Sofitex), la plus importante des trois sociétés burkinabè en charge de l’achat, du transport et de l’égrenage du coton, et de la commercialisation de la fibre, a d’ores et déjà estimé que ses achats porteraient sur 580 000 tonnes, pour environ 100 milliards de francs CFA (152 millions d’euros).
Pool
Sofitex vint d’ailleurs d’obtenir un financement de 80 milliards de F CFA pour l’achat de cette production auprès d’un pool composé de 11 banques nationales avec pour chef de file Ecobank Burkina. C’est un apport en légère hausse par rapport à la campagne 2014-2015, durant laquelle Sofitex avait obtenu 70 milliards de F CFA auprès de ces établissements.
« Les perspectives pour la nouvelle campagne de commercialisation sont bonnes. Dans son dossier de financement, Sofitex fait état d’une croissance du tonnage aussi bien du coton graine que des fibres pour la campagne 2015-2016 », se félicite Cheick Travaly, directeur général d’Ecobank Burkina.
« Dès janvier 2016, nous allons signé une convention de financement avec un pôle bancaire étranger pour combler le gap par rapport à notre objectif de financement de 100 milliards de F CFA », a expliqué à Jeune Afrique, Bernard Zougouri, directeur général de Sofitex.
avec jeuneafrique