Le Mali qui a renoncé en 2012 aux semences OGM pour le coton est devenu le premier pays producteur de coton en Afrique, dépassant le Burkina Faso avec une production de 700.000 tonnes, a annoncé a nos confrères de BBC Tiniougo Sangaré, secrétaire exécutif de l’interprofession du coton.
Au Burkina, 553 000 tonnes de coton ont été produites au cours de la campagne cotonnière 2017-2018, en baisse de 13% par rapport aux attentes qui étaient estimées à 650 000 tonnes, a indiqué Wilfried Yameogo,directeur général de la société burkinabè des fibres textiles lors d’une conférence de presse.
Le Mali a été tenté de recourir, en 2012, aux semences OGM pour le coton, mais a renoncé vu l’expérience malheureuse du Burkina Faso.
“Comme le Burkina s’était lancé avant nous, nous avons fait un voyage d’études sur place et nous sommes rendus compte que leur rendement n’excédait pas 1,1 t/ha, que les agriculteurs ne pouvaient plus faire leur semence eux-mêmes, et qu’ils devaient aussi acheter des protections phytosanitaires supplémentaires pour soutenir leurs rendements”, a expliqué M. Sangaré.
Cette performance réalisée par le Mali intervient au moment où il y a une polémique sur la qualité des intrants fournis par la Sofitex aux producteurs de coton. Chacun rejette la responsabilité de la mauvaise production cotonnière sur l’autre.
En novembre 2017, lors d’une conférence de presse, Wilfried Yameogo directeur général de la Sofitex, semblait convaincu que des paysans ne savent pas utiliser correctement les intrants agricoles.
“Si au lieu d’intervenir en traitement le 30e jour, vous intervenez le 50e jour, c’est clair que la dose qui est formulée pour pouvoir attaquer la chenille au stade larvaire ne peut plus contrôler cette chenille”, a déclaré le directeur général de la Sofitex lors de cette conférence de presse.
Les cotonculteurs récusent l’argument du mauvais usage avancé par la direction générale de la Sofitex.
« Nous avons reçu une mauvaise qualité de produit pour cette campagne. Que ce soient l’engrais, la semence et l’insecticide, tout est mauvais. Lorsque nous avons fait ces semis précoces, la germination n’était pas du tout facile.Tous les producteurs sont sur leur nerf », avait déclaré à radio Oméga Issiaka Ouattara, cotonculteur dans la province de la Léraba.
Réunis le 18 février lors d’une rencontre d’information à Soubagagnadougou, située à 40 km de Banfora, dans la région des cascades, des groupements de cotonculteurs(plus d’une centaine) sont convenus de ne pas rembourser le crédit d’intrants que la société nationale des fibres textiles(Sofitex) les a octroyés pour la campagne agricole cotonnière écoulée.