L’Examen multidimensionnel de la Côte d’Ivoire mené par l’OCDE, en étroite collaboration avec les autorités ivoiriennes, a pour rôle d’identifier les principales contraintes au développement et de proposer un plan d’action pour chacune d’entre elles.
Dans ce cadre, le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, en visite de travail, ce 24 juin, au siège de l’OCDE à Paris, a participé à une réunion extraordinaire du Comité directeur du Centre de développement et reçu officiellement les publications des trois rapports de l’étude sur l’élaboration du Plan national de développement (PND) 2016-2020, pour l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020, en présence du ministre auprès du Premier ministre chargé de l’Économie et des Finances, Adama Koné, et du Directeur du Centre de développement de l’OCDE, Mario Pezzini.
Un protocole d’accord relatif à la mission d’assistance pour le suivi-évaluation du plan d’actions de l’étude a également été signé. Il vient ainsi renforcer la coopération entre l’OCDE et la Côte d’Ivoire. Dans le cadre de cet accord, le Centre de développement de l’OCDE sera amené à suivre et à évaluer la mise en œuvre des réformes sur la période 2016-2020.
Depuis la fin de la crise en 2011, la croissance économique en Côte d’Ivoire est soutenue, et confère au pays une place de modèle en Afrique de l’Ouest. Toutefois, la hausse escomptée du bien-être des Ivoiriens, la transformation structurelle et la compétitivité du secteur privé présentent toujours des défis à relever.
Selon le rapport, l’industrialisation et la diversification de l’économie ivoirienne vers des activités à plus forte valeur ajoutée contribueront à une croissance durable et inclusive. Des mesures de soutien adaptées aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), à l’innovation ainsi qu’au développement des compétences aideraient significativement ce processus.
Le renforcement des avantages comparatifs déjà existants et l’intégration durable dans les chaînes de valeur régionales et mondiales requièrent une amélioration du climat des investissements, une valorisation des normes et standards de qualité, le renforcement de la concurrence et la réalisation du plein potentiel économique du capital foncier.
Le financement de l’économie reste une contrainte majeure : le fonctionnement du secteur bancaire et financier reste à améliorer et de nombreuses entreprises, surtout les PME, n’y ont pas accès. Par ailleurs, les coûts de l’intermédiation financière -réduction du risque de crédit et amélioration du fonctionnement du système de garanties notamment- devraient être réduits, le volume des capitaux, notamment de long terme, accru, et le développement de solutions de financement alternatives au crédit bancaire favorisé.
Selon le rapport de l’OCDE, la gestion des finances publiques reste à renforcer et le niveau des ressources publiques à améliorer. Une réforme de fond du système fiscal est identifiée comme une étape majeure pour l’émergence du pays. La modernisation et l’adaptation du système fiscal à l’économie ivoirienne reposeront notamment sur une meilleure productivité de l’administration fiscale ainsi que sur l’élargissement et la simplification de la base d’imposition.
Les infrastructures, profondément détériorées par une décennie de sous-investissement, ne sont pas performantes et restent peu adaptées aux besoins de l’économie. L’examen recommande de poursuivre les investissements en cours, de renforcer l’accès aux infrastructures clés (telles que les routes, les ports, les infrastructures énergétiques, les technologies de l’information et de la communication), d’assurer leur compétitivité et leur soutenabilité financière.
Enfin, l’actuel système éducatif et de reforcement des compétences n’est pas suffisamment performant pour permettre, à terme, un développement pérenne de la Côte d’Ivoire. Pour assurer une main d’œuvre compétente, améliorer les performances du cycle primaire et du premier cycle du secondaire, développer un système de formation technique efficace et développer de solides programmes d’alphabétisation des adultes sont nécessaires.
Les réformes importantes réalisées au cours des dernières années ont permis à la Côte d’Ivoire d’enregistrer des avancées remarquables qui doivent être consolidées. L’élan réformateur devra être poursuivi et accéléré pour d’atteindre les objectifs de développement fixés par les autorités ivoiriennes.
Quid de l’examen multidimensionnel de la Côte d’Ivoire :
L’Examen initié en septembre 2014, a été mené par l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) en étroite collaboration avec le gouvernement de Côte d’Ivoire dans le cadre de consultations régulières lors de chaque phase pour échanger autour des principales conclusions et s’assurer de la pertinence des recommandations vis-à-vis de la situation et du contexte ivoiriens. La première phase, menée de septembre 2014 à février 2015, a donné lieu à un rapport diagnostic.
Elle a été suivie par la phase d’analyse approfondie et de formulation de recommandations d’orientation de politiques de mars à septembre 2015. Au cours d’une dernière phase (septembre-décembre 2015), l’OCDE a établi un plan d’actions, fondé sur les recommandations émises, et un tableau de bord pour suivre les réformes qui couvre toute une batterie d’indicateurs pour lesquels figurent des niveaux cibles à mi-parcours (2018) et en 2020. Des chronogrammes pour la réalisation des actions de 2016 à 2020, des exemples de pays ayant bien réussi dans certains domaines, ou encore une estimation des coûts y figurent également.
avec agenceecofin