Le groupe agro-industriel français SATOL annonce l’implantation mi-2019 d’une usine de transformation de manioc à Assounvoué, à 190 Km d’Abidjan sur l’Autoroute du Nord, près de Toumodi, dans le centre ivoirien, pour un coût d’investissement de 31 milliards Fcfa.
« Le coût du projet est de 31 milliards Fcfa avec à peu près 15 milliards pour l’usine, 13 milliards pour la partie agricole et 3 milliards pour les coûts opérationnels » soit près de 28 milliards d’investissement, a dit à la presse le directeur général de SATOL, Christophe Barthélemy, en marge d’une présentation du projet à Abidjan.
Ce projet initié par son fondateur, le franco-ivoirien Eugène Amangoua, est dirigé par la Société africaine de transformation agricole (SATOL). M. Amangoua est administrateur de la société en France ainsi que M. Christophe Barthélemy, désigné gérant de la filiale en Côte d’Ivoire.
« Nous voulons absolument développer l’industrie du manioc, je trouve que nous sommes en retard par rapport au Ghana et au Nigéria, or nous avons de l’espace », a indiqué M. Barthélemy, soulignant que l’entreprise compte faire du « zéro chimique ».
Sur 5.700 hectares de terres sécurisées auprès des propriétaires terriens par la signature de baux emphytéotiques pour une durée de 70 ans, SATOL envisage d’exploiter environ 73% des surfaces acquises soit quelque 300 hectares qui seront mis en valeur.
La zone industrielle consacrée au manioc devrait permettre une commercialisation aisée des produits tels que la farine (19.000 t/an), l’amidon et le bioéthanol. La société prévoit en outre «automatiser une chaîne de production d’attieké », un met très prisé, fait à base de semoule de manioc.
Avec une production estimée à près de 38.000 tonnes de farine et d’amidon de manioc par an, SATOL compte créer 360 emplois directs et 1.000 indirects dans la première phase du projet. La société ambitionne de devenir le principal acteur des produits dérivés du manioc en Côte d’Ivoire.
Pour ce projet, près de 20.000 hectares de terres devraient être valorisés à terme, dans une optique de respect de l’environnement et du développement durable. SATOL va produire sur une partie et les villageois aussi sur une autre partie pour alimenter l’usine.
« Nous avons besoin de 400 tonnes de racines par jour pour alimenter l’usine pour être sûr que le projet est viable (soit 85% des besoins) », a fait savoir le directeur général de SATOL, relevant que les paysans, eux, devront fournir 60 tonnes par jour, soit 15%.
Des banques institutionnelles étudient actuellement leur participation au financement du projet de SATOL, un groupe coopératif lancé en 2015. La production de la société devrait permettre d’accroître la production de manioc en Côte d’Ivoire estimée à 3,5 millions de tonnes.
Avec rue80