Tuo Fozié, ancien commandant de la rébellion à Bouaké au début de la crise politico-militaire ivoirienne dans les années 2000, regagne la deuxième ville de la Côte d’Ivoire. Cette fois, pour y être préfet, selon un communiqué gouvernemental.
Ce décret, pris le 6 août par le conseil des ministres, a été publié par le quotidien gouvernemental Fraternité Matin dans son édition de samedi-dimanche.
Tuo Fozié a été le premier visage connu de la rébellion ivoirienne, qui a pris le contrôle de la moitié nord de la Côte d’Ivoire après un coup d’Etat raté en 2002, et jusqu’en 2010.
A l‘époque adjudant dans l’armée régulière, les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI), “c’est lui qui avait signé le premier cessez-le-feu à Lomé (entre les protagonistes de la crise) sous l‘égide de l’ex-président togolais, feu Gnassingbé Eyadema”, a rappelé à l’AFP l’un de ses collaborateurs qui a requis l’anonymat.
“Mettre” l’ordre à Bouaké
Selon une source militaire, Tuo Fozié “a été nommé préfet de région et préfet du département de Bouaké parce qu’il est militaire et connaît bien la région”, toujours agitée.
Bouaké, qui abrite plusieurs bases militaires, a été l‘épicentre de plusieurs mutineries dans l’armée en 2017, et la ville est toujours considérée comme le fief des ex-rebelles.
Tuo Fozié a été directeur général de la police et de la gendarmerie des ex-Forces Nouvelles (l’appellation des rebelles). Après la fin de la crise en 2011, il avait été nommé préfet de région de Bouna (nord).
“D’ici peu, vous verrez qu’il réussira à mettre de l’ordre à Bouaké. Le président de la République ne l’a pas envoyé ici pour rien”, a soutenu un soldat affirmant avoir déjà travaillé sous ses ordres pendant la rébellion, sous couvert d’anonymat.
La date de sa prise de fonction n’a pas été précisée.
Avec AFP