Tourisme: San Pedro, le nouvel eldorado entre ciel, terre et mer
A la faveur du dernier Salon international du tourisme d’Abidjan (Sita), le Conseil régional du Gboclè a dévoilé son ambitieux projet de développement touristique. Zoom sur une région aux mille et une potentialités.
San Pedro, capitale de la région administrative du Gboclè ainsi que du littoral sud-ouest ivoirien et second poumon économique du pays et premier port cacaoyer du monde, est connu et reconnu, tout aussi, pour ses plages paradisiaques. En dépit de la crise militaro-politique qui l’a quelque peu altéré une décennie durant, le tourisme y renaît avec un potentiel naturel intact.
Beugré Donatien, le président du Conseil régional, à juste titre et à maints égards, fut, avec les projets dévoilés lors du dernier Salon international du tourisme d’Abidjan (Sita), l’une des personnalités les plus en vue. D’autant plus que le thème du salon portait sur « Le tourisme en région, notre richesse ». Et il a pu compter sur une mobilisation des opérateurs touristiques de tout le sud-ouest avec 17 stands et des animations durant tout le salon.
Le président du Conseil économique, social et environnemental du Conseil régional de San Pedro, Gueu Gilles Diénot, coordonnateur pour la région de San Pedro du Sita 2016, avait, faut-il le noter, à bon escient, sensibilisé les opérateurs touristiques de la région et invité les acteurs et partenaires du tourisme de la ville à pendre une part active dans le développement du tourisme de ce nouvel eldorado en participant à la 6e édition du Sita du 20 au 25 avril. Toutes choses qui lui permirent d’être désignée comme meilleure collectivité décentralisée à y exposer. A coups de projets innovants et structurants.
Il en est ainsi de la baie de Taki à 5 encablures de la cité portuaire. Un brin édénique, cette baie avec sa plage de sable fin, une mer d’un bleu turquoise immaculé et une faune luxuriante suscite un intérêt réel de la part des investisseurs et des autorités du Conseil général.
A juste titre, le président du Conseil régional, Beugré Donatien, entend avec les moyens endogènes et l’appui des investisseurs privés (nationaux comme étrangers) travailler à ce qu’un développement des infrastructures (routières, aéroportuaires, etc.) constitue un adjuvant pour l’exploitation de ce petit coin de paradis. Ainsi, sur un budget annuel de plus de 9 milliards de Fcfa pour 2016, plus de 7 milliards sont affectés à des investissements infrastructurels. Le président Beugré Donatien, dans la même veine, dira que la préoccupation majeure de la région est la réalisation du projet aux allures pharaoniques de l’Aérocité.
Sur 20 hectares déjà lotis sur la rive du village de Taki 2 entre l’océan et la lagune Digbé, l’Aérocié accueillera le nouvel aéroport, « international », précise Beugré Donatien. Et intègre le plan d’extension de la ville autour d’un complexe touristique avec plage, hôtels, restaurants… et l’appel d’offres public lancé, connaîtra un début d’exécution avant la fin de l’année, selon le Conseil régional.
L’ancienne ville coloniale, longtemps endormie sur son passé, sera bientôt au cœur de l’une des régions les plus dynamiques du pays. Une immense raffinerie est en construction afin de traiter sur place le pétrole extrait au large des côtes. Un peu plus au nord, l’or, le fer, la bauxite ou le manganèse tirés des bassins du Bafing et du Haut-Sassandra devraient profiter des nouvelles infrastructures portuaires mais aussi ferroviaires du Grand Ouest. A l’instar des 1000 kilomètres de chemin de fer qui relieront le port à Bamako (Mali), d’ici 2025.
« San Pedro, avec ses ressources pétrolières, minières et ses plages, sera la zone de développement par excellence. Nous allons y installer le deuxième plus grand aéroport du pays, avec une piste capable de recevoir les Airbus 380 et, autour, une aérocité accueillant des hôtels de grand standing », se réjouissait Gaoussou Touré, ministre des Transports, en marge du Sita, rejoignant son collègue du Tourisme, Roger Kacou.
A San Pedro, outre ces projets ambitieux, la ville permettra toujours aux touristes de découvrir le port de pêche, l’activité de fumage de poissons par les femmes dans le village de Digbé et le Bolo, chorégraphie fort enjouée du peuple kroumen. Mais aussi l’écotourisme ou le tourisme vert qui est une des formes du tourisme durable, plus centrée sur la découverte de la nature (écosystèmes, mais aussi agrosystèmes et tourisme rural), voire d’écologie urbaine (jardins écologiques, espaces verts, réserves naturelles urbaines et autres sujets du domaine de l’écologie urbaine…).
avec fratmat