En Côte d’Ivoire, au lendemain de sa victoire de 2010, le président Ouattara avait mis en place un Programme présidentiel d’urgence (PPU), afin de créer ou de remettre en fonctions des infrastructures nationales. Mais plus de quatre ans après la livraison des travaux, certaines entreprises attendent toujours d’être payées.
A l’époque, ce PPU était essentiellement consacré à la construction ou la réhabilitation de routes ou de pistes pour un montant total de 700 milliards de francs CFA. Ce sont près de 100 milliards de francs CFA, soit 150 millions d’euros, qui restent aujourd’hui impayés aux entreprises prestataires.
Des marchés qui se passaient de gré à gré pour bon nombres d’entre eux ou bien en appels d’offres restreints.
Quatre ans plus tard et tandis que le PPU a été suspendu en 2015, ce sont des dizaines d’entreprises, souvent petites ou moyennes qui attendent toujours d’être remboursées de leurs investissements.
Mais compte tenu de l’urgence, toutes n’ont pas de contrats en bonne et due forme ou bien juste une lettre de commandes. Par ailleurs, beaucoup d’entre elles se sont imprudemment endettées pour l’achat ou la location de matériel de terrassement, pensant être rapidement payées.
Sur ces 100 milliards de dettes, 30 devraient incessamment être payées, a assuré le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, interrogé le 14 février dernier à ce sujet.
N’en demeure pas moins une question : comment dans un pays où le gouvernement prône la libre entreprise et appelle à la participation des PME ivoiriennes aux grands travaux d’aménagement, l’Etat peut-il faire patienter ses créanciers, non pas 90 jours comme c’est souvent l’usage, mais plus de 24 mois ?
Par ailleurs, le gouvernement ivoirien a donné mardi 27 février le coup d’envoi d’un nouvel emprunt Eurobond. Un emprunt sur le marché international pour un montant de 1,2 milliard de dollars, soit près de 600 milliards de francs CFA.
Avec RFI