La Côte d’Ivoire a renoncé à l’émission programmée d’un nouvel eurobond au profit des emprunts sur le marché régional en raison du renchérissement des coûts d’emprunt sur les marchés internationaux dans un contexte de dollar fort, a rapporté l’agence Bloomberg le 29 août, citant des sources officielles.
«Nous prévoyons d’émettre 550 milliards de francs CFA (938 millions de dollars) sur le marché régional avant la fin de l’année en cours, en plus du sukuk de 150 milliards de francs émis plus tôt ce mois», a déclaré le ministre des Finances ivoirien, Adama Koné (photo). «Notre dernier eurobond a été émis juste avant le début de la montée du dollar américain. Aujourd’hui, l’émission d’un eurobond coûte très cher», a-t-il ajouté, indiquant qu’un nouveau recours au marché international ne sera envisagé qu’en cas de manque de liquidité du marché régional.
La Côte d’Ivoire avait émis des eurobonds en 2014 et en 2015 pour des montants respectifs de 750 millions et d’un milliard de dollars.
Le dollar américain s’est apprécié de 7,4 % par rapport à l’euro, devise à laquelle le franc CFA est arrimé, depuis l’émission du dernier eurobond ivoirien en février 2015. «La Côte d’Ivoire souhaite éviter une hausse de sa dette publique au-delà du seuil de 41% du PIB, et c’est aussi pour cette raison que nous ne comptons pas solliciter à nouveau le marché international de la dette», a souligné M. Koné.
Selon lui, la locomotive de l’union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) maintient ses prévisions de croissance économique pour 2016, à 9%, en dépit d’une baisse de la production de cacao et de la détérioration du climat sécuritaire suite à une attaque terroriste meurtrière menée par Al-Qaïda sur une plage populaire en mars dernier.
En juillet dernier, le Fonds monétaire international (FMI) avait revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Côte d’Ivoire en 2016, à 8%, contre une précédente estimation de 8,5% en raison de la baisse de la production agricole.
Avec Agence Ecofin