Le Programme national d’investissement agricole de la deuxième génération ou Pnia 2 est en bonne voie puisque 80% des financements sont déjà mobilisés.
Et comme pour le Pnia 1, celui-ci sera également financé à 60% au moins par le secteur privé et à 40% par le public, a affirmé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural lors de la conférence de presse qui a suivi la conférence du vice-Président Kablan Duncan. Le ministre a précisé que la contribution de l’Etat sera orientée dans l’investissement dans les infrastructures hydrauliques, l’encadrement par l’Agence nationale pour le développement rural (Anader), la réhabilitation des pistes agricoles, vu que les pertes post-récoltes s’élèvent à 40% de la production. L’avantage de ces infrastructures est qu’elles permettront au secteur privé de nouer des partenariats Ppp.
Il a également salué les résultats encourageants du Pnia 1 qui a coûté 2000 milliards de Fcfa puisque le pays a connu une croissance annuelle de 9% en moyenne. En progression de 40% pour la production vivrière et 14% pour les produits de rente. Néanmoins, il estime comme le Premier ministre qu’ « il faut passer à la transformation ». Parlant de l’autonomisation des femmes dans l’agro-business, Mamadou Coulibaly a affirmé qu’elles « dominent le secteur de la production vivrière à 90% et de sa commercialisation à 100%. Cependant, le financement n’est pas conséquent, il faut les aider à devenir de véritables entrepreneurs ».
En sa qualité de président de la conférence de la Fao pour l’Afrique, le ministre ivoirien de l’Agriculture a déploré l’insuffisance des investissements publics au niveau du continent. S’agissant des engagements pris à Maputo, « on est très loin des objectifs de 10% du Pib au niveau de tous les Etats africains », a-t-il affirmé. Concernant la Côte d’Ivoire, il a affirmé que le taux est passé progressivement de 2% à 3 puis 4% actuellement du Pib. Néanmoins, Mamadou Coulibaly a bon espoir que cela va s’améliorer et encourage l’ensemble des pays africains. « Ce qui nous permet d’avancer, ce sont les investissements qui seront issus du privé », mais le privé n’investit pas dans les infrastructures. L’intérêt de cette conférence, c’est qu’elle encourage au respect des engagements de Maputo. « Il n’y a pas de contradiction, mais il faut passer à l’action, il faut agir. C’est pourquoi il faut identifier les obstacles à l’action », a-t-il dit. Non sans se féliciter que les problèmes d’accès à la terre des femmes, des jeunes soient au cœur des débats.
La présidente d’Agra, le Dr Agnes Kalibata, a soutenu que le choix de tenir le forum à Abidjan est un encouragement à la Côte d’Ivoire pour les engagements forts de ses dirigeants et le rôle de modèle qu’elle joue. Elle a déploré le fait que des emplois soient créés hors du continent rien que par la forte importation de produits agricoles comme mentionné dans le rapport. Les Dr Peter Hazell et Kanayo Nwanze ont insisté sur la nécessité d’organiser les petits producteurs en coopératives, de les connecter au privé pour de véritables partenariats. Le Dr Nwanze a ajouté que les petits producteurs sont très importants car ils fournissent 80% de la nourriture, mais sont paradoxalement les plus pauvres du monde.
Le 7e forum qui s’ouvre ce matin enregistrera la présence de chefs d’Etat étrangers, de ministres, de bailleurs de fonds, d’institutions de recherches, d’investisseurs privés dans l’agro-industrie, de producteurs, d’Ong. La présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, arrive ce matin à Abidjan.
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