Un proche de feu Ibrahim Coulibaly dit IB a fait une révélation à la fois étonnante et grave sur la rébellion qui a balafré la Côte d’Ivoire à partir de 2002. Selon Kader Ousmane Sanogo, car c’est de lui qu’il s’agit, le vrai père de la rébellion ce n’est ni Alassane Ouattara, ni Blaise Compaoré, encore moins Guillaume Soro qui l’a dirigé. Mais plutôt l’ancien guide Libyen Mouamar Kadhafi.
« Le père de la rébellion ce n’est pas Alassane Ouattara. Celui qui a créé la rébellion s’appelle Kadhafi. C’est Blaise Compaoré qui a pris IB pour aller voir Kadhafi et il a présenté la situation en Côte d’Ivoire de cette façon : ?Les chrétiens du sud ne veulent pas voir les musulmans qui sont au nord. Ils ne veulent pas qu’ils soient candidats aux élections présidentielles. (…). ″ Quand Kadhafi a entendu ça, il a d’abord donné 60 milliards puis 100 milliards à Compaoré pour financer la rébellion », a raconté Kader Sanogo ce mardi 18 juillet à la faveur de la présentation de son livre intitulé « La difficile succession de ADO» où il retrace «La vraie histoire de la rébellion ivoirienne, histoire d’une guerre dévoyée par Kigbafori Soro».
Puis de détailler : « Sur les 60 milliards, Blaise ne nous a remis que 2 milliards et une partie de l’arsenal de guerre de Kadhafi. Les chars et les armes abandonnés devant les différents camps et montrés à la télévision au lendemain du coup d’Etat manqué sont ceux de Kadhafi. Si on rentrait en Côte d’Ivoire avec ce qu’il nous a donné, Gbagbo allait tomber dès le premier jour. Mais Blaise Compaoré a gardé une bonne partie pour équiper le RSP (Régiment de sécurité présidentiel) ».
Quid de Soro Guillaume ?
A entendre l’auteur, Soro Guillaume est arrivé à la tête de cette rébellion comme un cheveu sur la soupe. Sinon le vrai initiateur est son ex mentor IB.
« C’est IB qui a monté la rébellion de toute pièce. Comme il était en exile au Burkina Faso, il ne pouvait pas parler. Pour ne pas que l’armée française nous dégage de Bouaké par rapport aux accords de défense qui lient la France à la Côte d’Ivoire, il a demandé à Soro d’être le porte-parole. Il s’est par la suite auto-proclamé Secrétaire général avant de prendre définitivement la tête du mouvement. C’est ainsi que l’armée française a conclu à une affaire ivoiro-ivoirienne », a-t-il relaté.
Et de poursuivre : « Le but de la rébellion était de combattre l’injustice et permettre à tout le monde d’être candidat. Mais Soro en a fait une affaire personnelle et avec l’aide de Blaise, il a organisé une purge en notre sein. On nous mettait à 80 dans des conteneurs de poissons et beaucoup mourraient. Il y a même deux charniers à Korhogo et un à Anyama.».
Soro n’est pas Macron
Au regard de ces faits, l’auteur comprend difficilement le fait que des mouvements se crée pour soutenir la candidature du président de l’Assemblée nationale à la présidentielle de 2020.
« Soro tue et il veut être candidat pour être élu. Sa rébellion a apporté au nord la tristesse et la désolation au nord. C’est lui qui a légalisé la drogue là-bas. Il a toujours combattu pour lui-même. Je ne comprends pas pourquoi des jeunes font des mouvements. C’est qu’il est jeune comme Macron, mais Soro n’est pas Macron », s’est-il étonné.
Avant de conclure : « Je pense qu’on doit situer les responsabilités avant de parler de réconciliation dans ce pays. Comme en Afrique du Sud, on doit d’abord passé par la vérité et la justice avant de parler de réconciliation ».
« La difficile succession de ADO» est un ouvrage de 70 pages édité par les Editions Sidwaya.
Avec ivoirematin