L’ ambassade américaine est d’ores et déjà inquiète pour l’élection présidentielle de 2020, d’autant plus que les récentes élections régionales et municipales ont été émaillées de violences. Elle tire donc sur la sonnette d’alarme afin d’éviter que la Côte d’Ivoire retombe dans les travers du passé.
Conférence de l’ ambassade américaine, l’Etat ivoirien bientôt traduit en justice ?
« Quelle leçon à tirer des régionales et municipales en perspective de la présidentielle de 2020 ? » tel était le thème du débat initié par l’ambassade américaine en Côte d’Ivoire, ce mercredi 19 décembre. Au cours de ce débat très enrichissant, chaque intervenant s’est inquiété des risques qui guettent la Côte d’Ivoire eu égard aux violences observées çà et là lors de ces élections locales.
Dr Christophe Kouamé, président de Civis-Côte d’Ivoire, a, d’entrée, fait remarquer : « Cette fois-ci, nous voyons qu’une nouvelle menace vient d’apparaître. Les loubards qui avaient disparu jusque-là sont réapparus. Et pourquoi, ils apparaissent maintenant ? Parce que la configuration politique a changé. Et les anciens alliés qui, peut-être, ensemble fraudaient, savent que l’autre risque de frauder. Donc, on se munit d’un autre outil qui n’a rien à voir avec l’outil du contentieux juridique. La problématique de maintien de l’ordre de tous les acteurs doit attirer notre attention. »
Et Dr Flan Moquet César de renchérir : « Il faut poursuivre les personnes responsables de ces actes et les punir. » Il est soutenu en cela par son collègue, Dr Kouamé, qui vise d’ailleurs plus haut : « Qui est fautif ? Nous sommes en train de nous constituer en partie civile. Nous sommes en train de faire un plaidoyer pour que beaucoup d’ONG des droits de l’homme viennent pour que nous assignions l’État en justice face aux violences électorales et leurs conséquences sur la paix, la cohésion sociale. On est en droit de traduire l’Etat devant la justice pour inaction. »
Quant à Daniel Langenkamp, conseiller de presse et des affaires culturelles de l’Ambassade États-Unis, il a indiqué : « L’Ambassade des États-Unis voudrait saisir cette occasion pour insister sur la promotion de la démocratie, un objectif important en vue d’assurer la sécurité, la stabilité, qui est un outil essentiel pour le partenariat entre nos deux peuples. » Voilà pourquoi il appelle les autorités ivoiriennes à promouvoir cette démocratie par une participation citoyenne de la population. Chose que les violences ne sauraient favoriser.
Notons que l’ambassade américaine organise un débat mensuel à l’espace américain « American Space », à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, pour éveiller les consciences des Ivoiriens des risques qui les guettent si rien n’est fait pour des élections apaisées.
Avec afrique-sur7