M. Gnangbo Kacou est candidat indépendant à la présidentielle d’octobre 2015 en Côte d’Ivoire. Cet Ivoirien de 53 ans est né le 18 février 1962 à Abiaby dans la sous-préfecture d’Adiaké, région du Sud-Comoé, d’un père et d’une mère ivoiriens. Il a fait son enfance à Melekoukro, village situé au bord de la lagune Abi. A 19 ans, il part en France pour poursuivre ses études. Après le BAC, il rentre à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour des études en Economie et ensuite une spécialisation en Fiscalité. De retour en Côte d’Ivoire, ce diplomé en fiscalité est élu député de la circonscription d’Adiaké, d’Assinie et Etuéboué, le 11 décembre 2011. Dixième sur la liste officielle des candidats retenus par le Conseil constitutionnel, il a bien voulu se confier à La Diplomatique d’Abidjan pour présenter son programme de société aux Ivoiriens, sa strétégie pour battre ses adversaires.
Quel est le poids du candidat Gnangbo Kacou face aux candidats Alassane Ouattara, Mamadou Koulibaly, Affi N’Guessan, Essy Amara, KKB…ses adversaires ?
Vous parlez de mon poids en terme de suffrage. Je suis entièrement d’accord avec vous. Mais, il faut voir que la Côte d’Ivoire est occupée de façon autoritaire par deux blocs : le bloc RHDP et le bloc LMP devenu CNC. Il y a un fossé entre ces deux blocs qui attisent la haine. Et les Ivoiriens sont enchaînés par ce jeu de bloc. Ce qui fait que le pays est plongé dans un immobilisme sans pareil. Or les Ivoiriens souffrent. La jeunessse est désemparée. Le pouvoir d’achat presqu’inexistant. Le pays a un gros problème avec tout ce qui s’est passé en 2010. Il faudrait qu’on sorte de là, parce que la vie d’une nation n’est pas faite pour cela. La vie d’une nation, c’est de créer la prospérité au sein de la population. Il faut donner aux Ivoiriens une autre forme de vie qui va les réconcilier. Et donc moi, je me positionne au centre de ces deux blocs pour briser les murs de méfiance pour construire la nouvelle Côte d’Ivoire, car ils sont fatigués de cette vie. Et ces candidats que vous citez ne pèsent que par leur passé. Les Ivoiriens veulent s’identifier à travers d’autres visages politiques.
Et vous êtes celui qui peut réconcilier les Ivoiriens ?
Oui, il faut réconcilier la Côte d’Ivoire. Nous devons savoir que la voie sur laquelle nous sommes est sans issue et il nous faut une autre. Celle qui nous permettra de créer des emplois, celle qui nous permettra de modifier nos Insttutitions, celle qui permettra de faire la paix définitive en prenant une loi d’amnitie pour tous ceux qui sont impliqués dans les actes de tuerie de la crise post-électorale de 2010.
On sait qu’en Côte d’Ivoire pour être Président de la République, il faut des soutiens internes et externes. Quels sont les moyens dont vous disposez ?
Vous savez que nous sommes dans une démocratie et en tant que tel, c’est le peuple qui est le pouvoir et qui a le pouvoir. Et le peuple ivoirien étant souvrerain, et fatigué de voir certains politiciens contribuer à la destruction du pays, veut s’identifier en d’autres personnes. Donc, il reste une force principale sur laquelle je dois m’y appuyer. Pour ce qui est des soutiens extérieurs, je pense que nous vivons dans un monde planetaire, il faut être en bon terme avec nos partenaires africains et la communauté internationale.
Quel est votre projet de société pour les Ivoiriens?
Je disais qu’il y avait deux blocs en Côte d’Ivoire. Et quand un a le pouvoir, c’est comme une sorte de vangeance sur l’autre. Donc, il faut rassurer les partisans de ces deux blocs. Si je suis élu, je mettrai en place un gouvernement d’union nationale. Après cela, je dois m’atteler à faire libérer Laurent Gbagbo très rapidement. Je ferai de sorte que tous les exilés rentrent au pays. Il y a actuellement des jeunes qui ont 45 ans, et qui n’ont jamais eu la chance d’avoir un premier emploi. C’est un drame humanitaire. Il faut donc créer les conditions pour qu’ils aient un emploi. Les institutions seront modifiées et ça sera la troisième République. Le pays sera divisé et géré en huit regroupements de territoire indépendants avec à la tête un gouverneur qui définira la politique de developement de son territoire. Ces territoires financeront donc l’Etat central. Ce qui implique qu’il n’aura plus de coup d’Etat, parce que le président sera issu du conseil des gouverneurs pour deux ans de mandat et de façon tournente, selon une nouvelle constitution. Avec cette politique, c’est sûr qu’on aura une stabilité durable. Toute chose qui peut attirer les investisseurs étrangers. Au plan économique, actuellement le président actuel injecte 743 millards dans les grands travaux(Infrastructures, routes etc,), c’est une bonne chose, mais cela ne pourvoit pas assez d’emplois. Moi je compte l’utiliser à l’inverse. Le budget national étant de 7196 millards, avec un endettement de 1025 millards, on revient a un budget net de 4000 millards, et quand on retouche on peut faire une économie de 1000 millards. En tenant compte des 743 millards injectés dans les travaux publics, nous avons a peu près 1790 millards de FCFA. Pour utiliser cet argent, nous allons investir 800 millards dans une forte industrialisation du pays. Jusque-là, ce sont moins de 2% de nos matières premières qui sont transformées. Quand on parle du café, du cacao, la première transformation doit obligatoirement se passer dans notre pays. Et les partenaires internationaux doivent pouvoir nous y accompagner. A cela s’ajoute la production de l’électronique, de matériels informatiques, de téléphonie etc. Pour y arriver, il faut la compétitivité qui passe par la formation. C’est pourquoi, dans chaque département nous allons installer un centre professionnel pour permettre aux Ivoiriens d’être opérationnels dans le travail à la chaine et techniquement à la pointe…L’autre aspect important qui gène le croissance du pays, c’est la monnaie. Elle étant fixe, je discutera avec l’Uemoa pour qu’elle soit flotante. C’est donc par le made in Côte d’Ivoire qu’on pourra atteindre le plein emploi et resourdre le problème du chomage. Nous devons savoir que les élections sont faites pour une alternance et redynamisation de l’économie d’un pays.
Vous avez payé une caution de 20 millions Fcfa pour les frais de dossiers de candidature. Pourquoi n’avez-vous pas utilisé cet argent pour créer des emplois afin d’aider les jeunes que de vous porter candidat pour une élection que vous savez sera plus ou moins difficile pour vous ?
Si je mets 20 millions Fcfa dans une industrie combien de personnes je pourrai embaucher ? Peut-être 50 personnes. C’est vrai j’aurai rendu service à ces personnes. Mais ça, je l’ai dejà fait à Adiaké. Je pense que la souffrance des Ivoiriens est assez profonde. C’est en étant président qu’on peut mettre en exécusion son projet de société pour tout le monde. Je ne suis pas là pour ma région seulement, mais pour tous les Ivoiriens. Le problème qu’il y a aujourd’hui, si vous n’êtes pas du RHDP vous ne pouvez rien faire…tout est confisqué. Il faut être Président pour descristaliser l’atmosphère. Alors pourquoi, vous pensez que les autres candidats ont plus de chance que moi, et vous me demandez d’aller créer une usine avec mes 20 millions Fcfa?. Non, ça ne servira pas à grand chose. Moi, je suis un élu de la nation ce que certains candidats ne sont pas d’ailleurs. Je suis député de la nation et vous pensez que je sors de nulle part. Vous me méprisez alors ! Même ceux que vous dites qu’ils sont connus, on sait lors des dernières élections l’échec que certains ont subi. Moi je suis dans une logique pour aider les Ivoiriens.
Qui est derrière le candidat Gnangbo Kacou ?
Pourquoi voulez-vous qu’il ait quelqu’un derrière moi. Il n’y a personne derrière moi. Ma campagne sera financée par la méthode de crowdfunding ou financement participatif. Et dans le Sud-Comoé, déjà on a demandé à chacun d’apporter 1000 Fca pour la campagne. Et donc une fois élu, je ne suis redevable à personne à part le peuple qui m’a élu. Je n’ai pas de chaines et libre pour mettre en place une politique pour les Ivoiriens qui doivent comprendre que moins un candidat a de la pésenteur extérieur plus il est libre pour servir le pays.
Pensez-vous aller à une élection où les conditions sont réunies ?
Ce que je demande au président Ouattara, c’est qu’il ait une table ronde avec les 10 candidats. C’est comme 10 équipes qui vont à une compétition et qui verront le peuple désigner l’équipe gagnante. Et l’arbitre de cette bataille est la CEI. Il faut alors que chaque candidat ait un réprésentant dans cette institution. Mais le constat est qu’un seul candidat a la main mise sur cette institution. C’est pourquoi, je demande aux Ivoiriens s’ils veulent qu’il ait un changement, il faut qu’ils sortent massivement pour obtenirle changement par les urnes.
Si vous n’êtes pas élu au premier tour, et qu’au second tout vous n’êtes plus dans la course. Quel sera votre consigne de vote ?
Mais pourquoi vous pensez que je ne serai pas au second tour. Non ; moi je serai au second tour. Je sais que M. Ouattara sera en tête avec autour de 33% ou 38%. Et tout juste après, c’est moi. Et sur les 8 candidats des 10, sans oublier les autres des 33 au départ qui ont eu leur dossiers rejetés, il aura une bonne majorité qui va se retrouver en nous. Si je suis élu, mes premiers mots en tant que président de la République iront dans le sens de la réconciliation. Et si ce n’est pas le cas, c’est que la Côte d’Ivoire n’a pas de problème, et je m’en irai.
Avec La Diplomatique d’Abidjan