1- La Côte d’Ivoire a beaucoup soutenu la réforme de l’UA que Paul Kagamé a impulsée
Elle a aussi ratifié la Zlec( Zone de Libre Échange Économique, ndlr) et a d’ores et déjà mis en œuvre le prélèvement de 0,2% sur les importations éligibles, dans le cadre de l’autofinancement de l’Union africaine
2- Le renforcement des relations économiques
La Côte d’Ivoire et le Rwanda ont signé à cette occasion quatre accords bilatéraux : l’un porte sur la création d’une commission mixte destinée à discuter des questions de coopération ; un autre, sur les consultations politiques entre les deux pays à travers leurs ministères des Affaires étrangères ; un troisième prévoit l’exemption mutuelle de visa d’entrée pour les ressortissants des deux pays ; et un dernier concerne l’appui du Rwanda en matière de modernisation de l’administration publique ivoirienne, en particulier sur le chantier de la digitalisation et de la simplification des procédures.
3- Le discours anti-corruption de Kagamé devant le patronat ivoirien:
« Au Rwanda, quel que soit votre rang, vous subissez la rigueur de la loi. Que vous soyez général dans l’armée, ministre ou même président de la République, vous serez sanctionné. Pas question de punir les petits et de laisser impunis les hauts fonctionnaires qui s’adonnent à la corruption »
4- Guillaume Soro, artisan du rapprochement
Dans la soirée du 19 décembre, un dîner officiel en l’honneur du couple Kagame a été organisé dans la salle des pas perdus de la présidence ivoirienne, en présence d’un invité inattendu : Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, pourtant en froid avec Alassane Dramane Ouattara. Le service du protocole l’avait installé autour de la table d’honneur, en face du président ivoirien, à côté de la première dame.
De source ivoirienne, Guillaume Soro a joué un rôle notable dans le rapprochement entre les deux pays. Les premiers contacts entre le régime d’Alassane Ouattara et celui de Paul Kagame ont en effet démarré en novembre 2011, lors d’une conférence organisée par les Nations unies sur la consolidation de la paix. Guillaume Soro, alors Premier ministre, était l’invité du Rwanda et a alors noué les premiers contacts du régime avec Paul Kagame.(…)
5- Un léger couac dans un océan de louanges…
À Lomé, le 31 juillet, en marge d’un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Alassane Ouattara avait été commis par ses pairs de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa), tous francophones, pour porter la candidature rwandaise. Une version mise en avant à Abidjan, mais relativisée par Kigali. « Durant la campagne, il nous a soutenus avec conviction, mais pas plus que d’autres », témoigne une source diplomatique rwandaise.
À Abidjan, Paul Kagame a néanmoins rendu hommage au « soutien » d’ADO à Louise Mushikiwabo, précisant que « le succès de sa candidature démontre que rien n’est impossible lorsque l’Afrique fait bloc ».
Plus étonnant : au cours du mois d’août, des sources dans l’entourage présidentiel ivoirien assuraient que les deux présidents s’étaient retrouvés discrètement en France, sur la Côte d’Azur, au domicile d’une relation commune, pour peaufiner la stratégie africaine en soutien à la candidature de Louise Mushikiwabo.
Une version formellement démentie, côté rwandais, par une source à la présidence (« Fake news ! ») et par un diplomate ayant suivi de près la campagne de la nouvelle secrétaire générale de l’OIF : « C’est archi faux ! ».
Un léger couac dans un océan de louanges mutuelles…
Source : Jeune Afrique