L’assemblée constitutive du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti unifié tant voulu par le président Alassane Ouattara, a lieu ce lundi à Abidjan.
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal allié du Rassemblement des Républicains (RDR) de Alassane Ouattara, ne se sent pas concerné par cette manifestation et Henri Konan Bédié a déjà prévenu ses militants qu’ils seraient exclus d’office s’ils y participaient. Il a par contre autorisé trois cadres de son parti, Charles Koffi Diby, le président du conseil économique, Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence et Siandou Fofana, le ministre du tourisme et des loisirs à participer à l’assemblée constitutive du RHDP en qualité de simples observateurs.
Le deuxième absent de taille sera Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale et vice-président du RDR, en mission au Canada en ce moment. Attendu à Abidjan, le 15 juillet, celui-ci a préféré prolonger son séjour, soulevant le courroux de certains barrons du pouvoir.
Qui défiera la mise en garde de Henri Konan Bédié ?
La grande inconnue demeure les présences effectives des ministres et hauts cadres du PDCI partisans du parti unifié contre lesquels Henri Konan Bédié a adressé une mise en garde.
« Tous seront là. Nous avons programmé l’assemblée générale constitutive l’après-midi pour permettre aux personnalités retenues à Yamoussoukro pour les obsèques du patriarche Jean Konan Banny, de rallier Abidjan », indique une source proche de l’organisation.
Le RHDP sera donc composé du RDR et de quelques petits partis comme l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) de Albert Toikeusse Mabri, du Parti ivoirien des Travailleurs (PIT) du professeur Joseph Séka Séka, du Mouvement des forces pour l’avenir (MFA) de Siaka Ouattara et de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI) de Serge Anicet Yao Brou.
À l’exception de l’UDPCI, toutes les autres formations politiques (PIT), (MFA) et (UPCI) sont secouées par des crises internes de leadership entre les anti et les pro-RHDP.
1 500 congressistes attendus
« On ne pouvait plus attendre le président Bédié. Le chef de l’État, Alassane Ouattara, a fait preuve de beaucoup de patience. Le premier agenda du parti unifié était prévu en décembre 2017 », confie à Jeune Afrique, un ministre membre du comité d’organisation qui précise que 1 500 congressistes sont attendus.
SUR LE PARVIS DE L’HÔTEL SOFITEL ABIDJAN IVOIRE, 26 000 MILITANTS QUI SUIVRONT L’ÉVÉNEMENT SUR GRAND ÉCRAN
La répartition des participants s’est faite en fonction du poids de chaque formation politique. Le RDR a environ 550 délégués, les cadres du PDCI favorables au parti unifié devraient être environ 380 et les autres se partageront le reste des sièges. Les organisateurs ont néanmoins prévu de rassembler sur le parvis de l’hôtel Sofitel Abidjan Ivoire 26 000 militants qui suivront l’événement sur grand écran.
Conquête du pouvoir en 2020
Deux allocutions marqueront l’événement : celle d’Abdallah Mabri Toikeusse, au nom des partis alliés, et celle d’Alassane Ouattara, qui sans grande surprise, pendra les rênes la présidence du RHDP comme souhaité par le RDR lors de son bureau politique du 9 juillet dernier.
Le mode de désignation du président sera défini pendant les assises dont la durée n’excédera pas plus de deux heures. Quant à la composition de la nouvelle direction du RHDP, elle sera rendue public à l’issue des travaux. Après la création du RHDP qui centralisera les activités principales des partis, ces derniers ne disparaîtront pas immédiatement. Une période transitoire de plus de dix mois est prévue avant la fusion complète. Et un grand congrès consacrera le parti unifié qui ira à la conquête du pouvoir en 2020 lors de l’élection présidentielle.
Avec jeuneafrique