A l’heure où la question de la sécurité reste prépondérante, surtout au regard de la recrudescence de la menace terroriste, des dispositions de pointe sont plus que nécessaires. C’est pour réfléchir sur cette prérogative qu’il a été organisé par le groupe de sécurité G4S en partenariat avec le ministère du tourisme, un panel, le jeudi 14 juillet à la Maison de l’Entreprise à Abidjan-Plateau, sous le thème : « Gestion des risques et sécurité des établissements touristiques et hôteliers ».
Visant à sensibiliser les acteurs de l’industrie touristique sur les risques et les menaces sécuritaires, cette rencontre a présenté un tableau des risques et menaces auxquels s’exposent les acteurs. Egalement, elle a permis de faire connaitre les initiatives développées par l’Etat dans le cadre de la sécurisation en matière de tourisme. Aussi, s’est-il agi d’envisager des mesures de prévention.
Présent à cette cérémonie, le ministre du tourisme, Roger Kacou, a rappelé que le secteur du tourisme a connu d’énormes difficultés pendant une longue période. Mais avec la relance de l’activité touristique, le secteur est en train de retrouver la place qui lui est due. « Cette relance résulte de la conjugaison des actions menées par l’ensemble des acteurs », a-t-il dit.
Pour dire que le tourisme ne s’accommode pas avec l’insécurité et l’instabilité, il a mentionné les attentats de Grand-Bassam, de Ouagadougou et du Radison Blu à Bamako, qui le confirment bien. Mais selon Roger Kacou, l’instabilité politique ou securitaire n’est pas la seule cause de vulnérabilité du tourisme. De façon quotidienne, ce sont par exemple les infections alimentaires dans la restauration.
Il a néanmoins expliqué qu’« il est important d’analyser les carences sécuritaires des équipements et des dispositifs de surveillance et de secours » souvent insuffisamment préparés à de telles éventualités. Pour ce faire, il a invité les acteurs aussi bien publics que privés à conjuguer leurs efforts afin de maintenir et améliorer l’image de la Côte d’Ivoire comme une destination sûre et propice à l’investissement touristique.
Le directeur général de G4S, Serge Kouakou, a plaidé pour une sensibilisation sur les enjeux de la sécurité. Entre autres consignes de sécurité, il a conseillé la création d’un système de sécurité intégré, une formation quant à l’usage du dispositif sécuritaire. Face aux menaces, il a suggéré une stratégie à 3 niveaux: la sensibilisation et la prévention qui passent par un échange d’informations avec la police. La mise en œuvre de moyen pour stopper la mobilité de la menace et en dernier point, l’évacuation et la limitation des dommages au strict minimum.
Comme pour faire du lobbying, M. Kouakou a expliqué que se faire accompagner par un professionnel compétent et engagé est nécessaire pour opérer des choix et avoir un dispositif cohérent, évolutif, dont les éléments constitutifs sont complémentaires avec un effet durable une fois que l’actualité du moment sera passée.
Le directeur de la sécurité touristique du ministère de la sécurité, M. Agnero Sié, dans sa présentation, a quant à lui fait un état des lieux du secteur du tourisme qui, de façon globale se remarquait par la vétusté et le délabrement du patrimoine hôtelier, la prolifération d’hôtels n’ayant aucun acte administratif, la chute du taux d’’occupation des chambres. A l’en croire, on enregistrait 1305 hôtels en Côte d’Ivoire en 2011 avec un taux d’occupation de 53,33% et une contribution de 1.8% au PIB. En 2015 la côte dispose de 2041 établissements hôteliers et la contribution au PIB passe à 4,8.
Et comme réalisations du gouvernement ivoirien, poursuit-il, il a mentionné le renforcement du cadre institutionnel et juridique avec la loi 2014-139 du 24 mars 2014 portant code du tourisme, premier du genre, l’application du code de tourisme dont le décret 2014-741 du 25 novembre 2014 portant réglementation des établissements touristiques.
Au titre de l’amélioration de l’offre, il a indiqué la réhabilitation de plusieurs patrimoines hôteliers de l’Etat avant d’ajouter que ce secteur a bénéficié de plus de 300 milliards de Fcfa d’investissements. Egalement, de nouveaux investissements avec de nouveaux hôtels de classe internationale en cours de réalisation.
Dans l’optique d’assainir le secteur, une opération de contrôle administratif des établissements touristiques a été conduite en 2015. Il ressort de cette enquête que près de 85% des établissements n’ont pas une base légale d’existence. Une opération de classement et de reclassement est en cours et les normes ont été revisitées, a rapporté M. Agnero.
Il faut ajouter que le renforcement des capacités préoccupe le gouvernement qui depuis 2012, fait bénéficier à plus de 200 jeunes ivoiriens d’une formation dans les filières de métiers du tourisme et de l’hôtellerie des grandes écoles et universités marocaines ainsi qu’un stage de perfectionnement d’une trentaine d’acteurs au Maroc, en Inde, en Chine, au Japon, en Israël et en Tunisie.