Le président du conseil d’administration de la Société ivoirienne de raffinage (SIR), Noël Akossi Bendjo, également maire du Plateau, a été remplacé ce mercredi par Soumaïla Bakayoko, ancien chef d’état-major de l’armée. Si son mandat arrivait à terme, indique le gouvernement, cette décision serait liée à ses activités politiques, selon son entourage.
Noël Akossi Bendjo, 67 ans, a quitté son poste de président du conseil d’administration (PCA) de la Société ivoirienne de raffinage (SIR), ce mercredi 28 février. Le maire du Plateau (commune d’Abidjan), qui occupait ce poste depuis mars 2011, a été remplacé par le général à la retraite Soumaïla Bakayoko, ancien chef d’état-major de l’armée.
Noël Akossi Bendjo était arrivé en « fin de mission », à en croire Bruno Nabagné Koné, porte-parole du gouvernement. En effet, nommé à cette fonction par Alassane Ouattara en mars 2011, en pleine crise post-électorale, le maire du Plateau, membre influent du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, parti d’Henri Konan Bédié) aurait dû être remplacé depuis mars 2017. « Même si cette “fin de mission” est présentée comme normale, elle n’est pas moins liée à l’activisme politique du maire Bendjo », commente un de ses proches.
En effet, plusieurs autres cadres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle) continuent d’occuper la présidence de certains conseils d’administration d’entreprises publiques, en dépit de la fin légale de leur mandat de six ans (trois ans, renouvelable une fois).
Le parti unifié en question
Le départ de Bendjo, actuellement en compétition à la mairie du Plateau avec Fabrice Sawegnon, homme d’affaires et proche du couple présidentiel, ainsi qu’un troisième homme, Ouattara Dramane dit OD, pionnier du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel) au Plateau, intervient dans un contexte de tensions entre son mentor Bédié et le président Ouattara.
Numéro deux du secrétariat exécutif du PDCI et intérimaire de Maurice Kakou Guikahué, le coordonnateur dudit secrétariat, Bendjo est présenté comme un cacique du « vieux parti ». Il a publiquement apporté son soutien aux jeunes de son parti qui ont initié, ces derniers jours, des rencontres avec leurs homologues du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo), toutes tendances confondues.
Opposé au parti unifié de la coalition des houphouëtistes, projet politique majeur de Ouattara, dont les travaux sont en berne depuis mi-janvier, Bendjo milite ouvertement pour le maintien du logo du PDCI. Une situation qui agace plus d’un au palais présidentiel, à quelques mois des élections municipales.
Avec jeuneafrique