D’une production annuelle comprise entre 1,2 et 1,4 million de tonnes de fèves, le cacao ivoirien semble en perte de vitesse devant le grand engouement provoqué par l’hévéa. L’hévéaculture n’occupe pour l’heure qu’une superficie de 12 mille hectares. Le gouvernement, sûrement fasciné par les ressources que génère cette culture émergente, a décidé de porter, selon nos sources d’information, cette superficie à 300 mille hectares à l’horizon 2020. Ce qui pourrait lui permettre d’augmenter la production nationale de 180 mille à 600 mille tonnes l’année. Mais déjà, l’engouement est certain auprès des populations ivoiriennes qui voient en cette culture, l’une des principales activités agricoles. Qui leur permettra, soit de s’offrir de meilleures conditions de vie (monde paysan), soit de se faciliter une retraite dorée, en ce qui concerne les travailleurs (fonctionnaires et agents de l’Etat et ceux du secteur privé). Au niveau du monde paysan, les performances de l’hévéaculture ne laissent pas indifférent. La tendance paraît en faveur de cette production que les planteurs de Café-cacao jugent plus rentable d’autant plus que disent-ils ” le cacao ne répond plus vraiment à nos attentes, alors qu’avec l’hévéa, les revenus sont mensuels, contrairement au cacao et au café “. Dans les régions de Daoukro, de Dimbokro, de Prikro, de Bocanda, de M’bahiakro, de Gagnoa, de Bongouanou il y a une volonté affirmée de compter désormais avec l’hévéaculture. Et pourtant, on ne saurait omettre que le N’zi Comoé était, il y a quelques années, la boucle du cacao qui faisait la fierté des planteurs de la région et de la Côte d’Ivoire tout entière. Aujourd’hui, dans cette région, les paysans ont entamé leur reconversion presque totale parce que le cacao ne leur donne plus grand espoir. Des raisons paraissent soutenir la nouvelle donne agricole. En effet, les prix du cacao, qui ont perdu leur stabilité depuis des années, n’inspirent plus espoir aux planteurs. Par ailleurs, le sida du cacao, ou swollen shoot, qui a causé tant de dégâts dans les plantations du Ghana, en rajoute aux difficultés qui conduisent à démotivation des producteurs ivoiriens. Et puis, on ne saurait ignorer les palabres intestines récurrentes et les nombreux détournements dont la filière Café-cacao est victime. C’est pourquoi, analysant les avantages de l’hévéaculture, les populations ivoiriennes se laissent séduire de plus en plus par ce produit. Des avantages L’hévéaculture est pour l’heure, loin d’atteindre la production cacaoyère nationale. Mais, la Côte d’Ivoire, avec 180.000 tonnes annuelles, occupe la première place en Afrique pour environ 2% de la production mondiale, qui est aux mains des pays asiatiques. Sur le continent africain, la Côte d’Ivoire est suivie par le Cameroun (57.000 tonnes) et le Ghana (30.000 tonnes). Ce sont 22.000 hévéaculteurs ivoiriens qui gagnent en moyenne 120.000 Fcfa par hectare de plantation à partir de la cinquième ou sixième année. Et cela par mois, contrairement au cacao, quoique demeurant la source majeure de revenus pour la Côte d’Ivoire. Ainsi, les hévéaculteurs affichent un avantage certain devant les cacaoculteurs. Par ailleurs, au niveau mondial, cette culture connaît une évolution presque vertigineuse avec les pays émergents tels la Chine et bien d’autres. L’accroissement des besoins en caoutchouc naturel est régulier et c’est là une des faveurs qu’offre cette culture. En Côte d’Ivoire, plusieurs structures s’occupent d’hévéaculture. (Nous y reviendrons). Le prix du kilogramme du caoutchouc ne cesse de grimper – nonobstant, quelques chutes sans grand impact, d’environ 120 Fcfa en 1999, il est aujourd’hui à 395 Fcfa/kg, prix d’achat du mois de février, selon l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), créée le 13 octobre 1975. Ce mois-ci, mars 2008, le kilogramme de caoutchouc humide est payé à 422,86 Fcfa arrondi à 423Fcfa. L’APRONAC a entre autres objets, la représentation de la profession en tant qu’interlocuteur unique auprès des pouvoirs publics et privés ; la détermination, la représentation, l’organisation et la défense des intérêts professionnels, techniques, économiques et financiers de l’ensemble des membres ; l’organisation de la commercialisation du caoutchouc naturel ; le contrôle de la production et de la diffusion du matériel végétal hévéicole en Côte d’Ivoire ; la recherche des appuis financiers au développement hévéicole L’APROMAC est actuellement présidée par Fulgence Koffi. Qui au cours d’un séminaire sur l’amélioration des revenus des petits planteurs d’hévéa en Afrique de l’Ouest et du Centre, à Abidjan, a déclaré que ” la filière hévéicole ne peut se développer sans l’appui de la recherche. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a un des meilleurs rendements à l’hectare au monde avec l’appui du Centre national de recherche agronomique (CNRA) “. Le responsable du CNRA, Yo Tiémoko, lui, a souhaité que le secteur se professionnalise pour une meilleure production en faveur des petits planteurs.
Avec Monhevea.net