La Vice Présidente chargée de la mobilisation et des organisations féminines, par ailleurs présidente de l’Organisation des femmes du parti de Laurent Gbagbo, Marie-Odette Lorougnon réagit vigoureusement aux résultants de la joute présidentielle. Elle ne fait pas dans la dentelle pour qualifier les données chiffrées des suffrages exprimés du vote, de faux et d’outrage à l’honneur du peuple ivoirien. Qui selon elle, a sanctionné par un fort taux d’abstention, une compétition électorale travestie par de la fraude massive. Interview.
La présidentielle, qui a déchaîné tant de passions, vient de se boucler. L’élément frappant est le taux obtenu par le candidat vainqueur. Soit 83,66%. Un commentaire sur la question ?
Effectivement, les organisateurs voulaient à tout prix cette élection. Ils n’ont fait que faire du faux et nous avons eu la nette impression qu’ils ont été gênés par ce qui s’est passé en 2010. Et ils veulent tourner le dos à la guerre qu’ils ont imposée à la Côte d’Ivoire, après la présidentielle de 2010. Nous croyons que c’est un réel problème qui se pose à eux. Il se trouve aussi que pour ces élections là, elles ont été organisées dans les conditions bizarres que nous savons, et pour nous autres qui animons la vie politique et qui sommes impliqués, nous constatons que c’est du «Didiga ». C’est à dire que c’est l’impensable qui s’est produit, c’est l’incompréhensible qui s’est produit. Car on ne peut pas organiser une élection avec plusieurs candidats et obtenir un taux de soufrage exprimé à 83,66%, fut-il le président sortant. Un taux sans partage que nous observons pour la première fois dans l’histoire des jeunes démocraties en Afrique, même en Côte d’ Ivoire depuis Houphouët Boigny. Nous ne sommes pas dans un empire, encore moins royaume, nous sommes dans une République.
Il y a aussi que la Cei sur le taux de participation a énuméré trois différents chiffres, surtout en revoyant les chiffres à la baisse. Quelles interprétations ?
Nous tombons des nues et nous posons des questions. Comment une élection qui est organisée par une Commission électorale sensée regrouper des techniciens et spécialistes, ne peut-elle pas s’accorder sur un taux de participation. Au point que nous avons eu affaire à trois taux de participation: à part le taux de 60% officieux de Sourou Koné, qui a voulu aller plus vite pour faire plaisir à Ouattara, nous partons de 54,63 à 52,86%. Des chiffres qui vont du supérieur à l’inférieur et qui nous démontrent que tout ce qui a été fait est du faux. C’est pourquoi nous n’avons rien de précis. Tout ce qui est faux ne précise rien. C’est pour cette raison que nous disons de ce qui tout ce qui précède, que nous sommes très loin d’une élection crédible. Pour qu’une élection soit crédible et acceptable par tous, il y a naturellement les indicateurs que sont le taux de participation ou d’abstention qui permettent de jauger la valeur du processus.
Or dans cette forfaiture dont nous avons été servis le dimanche 25 octobre, nous avons vu dès les premières heures et même à la fin, que même les médias étrangers, notamment la chaîne de télévision France 2, qui n’avait pas hésité à annoncer une abstention avoisinant les 80 %. Tout comme sur la base des chiffres annoncés par des observateurs extérieurs, nous sommes fondés à croire que cette élection est très loin d’être crédible. Les taux de participation et des suffrages exprimés en faveur du président-candidat nous le démontrent clairement, sans oublier le mensonge qui a été délibérément entretenu pour faire plaisir à Ouattara. Tout a été mis en œuvre pour faire du président-candidat Ouattara le maître du jeu électoral, le seul à bord du bateau et c’est que nous constatons. En plus, nous voulons préciser que le taux réel de participation et qui explique l’abstention de 80 % annoncé, est de11 %. Et là encore nous avons arrondi les chiffres. Sinon, le taux réel de participation ressorti de nos investigations et autres sources, est de 10,33 %. C’est ça qui est la réalité des faits et non les chiffres faux alignés pour faire plaisir à Ouattara. Ce qui revient qu’il né représente rien en Côte d’Ivoire.
Pour revenir au vote lui-même, dans plusieurs circonscriptions électorales, il a été constaté beaucoup d’abstentions et même de bulletins nuls. Peut-on dire que l’appel au boycott du parti de Laurent Gbagbo a été entendu ?
Les faits parlent d’eux-mêmes et sont là pour le démontrer. L’appel du Front populaire ivoirien, dirigé par le Président Laurent Gbagbo, représenté par le vice-président Abou Drahamane Sangaré, a bel et bien été entendu et appliqué à la lettre. Ce qui veut clairement dire que nous sommes en phase et en totale symbiose avec le peuple de Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo lui-même est en phase avec les Ivoiriens. Le Fpi a lancé un vibrant appel au boycott de cette mascarade d’élection présidentielle. Je crois que vous avez bien vu, le peuple nous a entendu a répondu massivement. Les populations sont restées chez elles. Cela depuis la première phase du retrait des cartes d’électeurs où seulement 9 % ont pu retirer, jusqu’au vote lui-même. Où encore les Ivoiriens ont refusé, comme un seul homme, de cautionner l’imposture qu’on voulait leur servir.
Ensuite le taux d’abstention cinglant de 80 % est une véritable gifle au régime. Ce qui revient à dire que l’appel été bien entendu et que le Président Laurent Gbagbo reste le maître du jeu politique en Côte d’Ivoire. Même si d’autres veulent fabriquer des maîtres, ce qui ne marche pas du tout. Laurent Gbagbo reste incontournable. Cette élection nous le démontre aisément car les Ivoiriens l’ont tout simplement sanctionnée par un fort taux de désert électoral. Ce qui confirme que les Ivoiriens ont voté Laurent Gbagbo en 2010. Il en était le vainqueur et les preuves sont palpables.
Voulez-vous dire que le problème de fond de 2010 demeure ?
Cela est d’une évidence criarde que la que la question de 2010 ressurgit avec ce que nous venons de voir. C’est pourquoi, nous voulons attirer l’attention de tous ceux qui supportent Ouattara qui s’est désigné contre la volonté du peuple. Nous voulons dire avec véhémence que l’année 2010 ne peut être derrière eux, comme ils tentent de le faire croire. Parce qu’il y a des procès des partent de 2010. Il y a non seulement celui du Président Laurent Gbagbo, mais aussi Simone Gbagbo, Blé Goudé dont les procès partent de 2010. Sans oublier bien entendu tous ceux qui sont en détentions arbitraires, des proches de Laurent Gbagbo, des officiers militaires que sont Dogbo Blé, Vagba Faussignaux, Séka Anselme. Tous ceux-là sont en prison et poursuivis par une justice des vainqueurs à cause de l’élection présidentielle de 2010. Donc tant qu’il y a des procès, Ouattara est obligé de vivre avec 2010, si le contentieux électoral de cette année là n’est pas vidé.
Nous savons aussi que Ouattara est hanté par cette période, mais il est obligé de vivre avec 2010. Une année qui continue de poser la question de celui qui a réellement gagné la présidentielle. Au delà, cela nous montre aujourd’hui que c’était Gbagbo qui était le choix des Ivoiriens. Ouattara ne peut donc pas dire que 2010 est derrière lui. Pour vous indiquer que tant qu’il aura des procès, 2010 va hanter Alassane Ouattara et il vivra avec cette hantise. C’est pour rien qu’il s’est précipité pour organiser des élections.
Parmi les candidatures, il y a celle d’Affi N’Guessan qui s’est enregistré du nom du Fpi. Peut-on dire que son résultat de 9 % met fin au débat sur la question de ceux qui tiennent réellement le Fpi ?
La vérité a triomphé de la délation et des usurpateurs. Car les Ivoiriens ont montré qu’Affi n’est que sa propre expression et l’ombre de lui-même. Ils lui ont donné la place qu’occupent les traîtres et les ingrats. Juste pour dire qu’on sait où se trouve exactement le parti de Gbagbo que des usurpateurs ont tenté mais en vain de prendre en otage pour leur salles besognes. Le Fpi de Gbagbo Laurent est conduit par le vice-président Abou Drahamane Sangaré et nulle part ailleurs. En plus le taux d’abstention de 80 %, les suffrages exprimés de 9 % du candidat Affi, montrent bien que le Fpi n’a pas désigné de candidat. Car le Fpi est le parti majoritaire en Côte d’Ivoire et que son candidat à une élection ne saurait être crédité d’un tel suffrage de la honte aussi de minable de 9 % qui indique ce vaut réellement la personne d’Affi.
En réalité, les Ivoiriens ont fait la part des choses. À savoir séparer le Fpi d’un individu qui a pris en otage les symboles du parti de Gbagbo pour les mettre au service du mal. Tout comme les Ivoiriens ont aussi démontré à Ouattara que l’opposition se trouve du côté du parti de Gbagbo et non du côté d’un collabo qu’il a voulu utiliser pour se faire un nom et une légitimité. Mais vous avez vu que les Ivoiriens ont séparé le bon grain de l’ivraie. Cela a rattrapé Affi et tous ceux qui ont voulu prendre le Fpi en otage et ridiculiser Laurent Gbagbo.
Peut-on donc dire que force est restée au troisième Congrès extraordinaire de Mama ?
Mais oui. Car c’est nous, disciplines fidèles à Gbagbo qui formons le Fpi, avec à notre tête Abou Drahamane Sangaré. Parce qu’au troisième Congrès extraordinaire, le Fpi a été purement simplement radié l’ex-président du parti pour haute trahison depuis le 30 avril 2015 à Mama, même si Ouattara s’efforce de faire de lui le président du parti. Le président du Fpi est Gbagbo que le chef du régime, Ouattara ne veut pas voir puisqu’il dit qu’on ne parle de Gbagbo. Mais Laurent Gbagbo sera toujours au cœur des débats tant qu’il y aura des procès et le contentieux électoral de 2010. C’est cela le Fpi de Sangaré et nous autres et non ceux qui abusent du nom du parti pour accompagner le régime dans une parodie d’élection.
Ce que le Fpi qualifie de parodie ou de mascarade, la communauté internationale a vu en cette élection, une expression démocratique. En exemple, la France et les Usa. Réaction ?
Nous croyons que l’Occident en général, la France et les Etats unis en particulier mettent en avant leurs intérêts. C’est ce que nous venons de voir à l’occasion de cette mascarade. Les Occidentaux ont mis leurs intérêts en priorité, par rapport même au peuple ivoirien souffre depuis le 19 septembre 2002. Date à laquelle la guerre a été imposée aux Ivoiriens. Un peuple qui souffre de la présence de Ouattara à la tête de notre pays. L’Occident n’a pas vu cela il a plutôt privilégié ses intérêts en soutenant aveuglement un tortionnaire de la démocratie et en cautionnant les résultats d’une forfaiture. Car quand il s’agit de rendre les peuples médiocres, ils sont prêts, même s’il faut sacrifier le peuple. Sinon ce ne pas du tout des élections qui ne sont rien d’autres qu’une imposture où on impose aux Ivoiriens celui qu’ils n’ont jamais choisi. Cela se vérifie sur le terrain.
Voyez-vous, les gens disent qu’ils sont vainqueurs, mais pas de manifestations de joie sur le terrain. Ce qui suppose que cette élection n’est pas celle des Ivoiriens. Elle est plutôt un passage en force de quelqu’un en service commandé pour protéger les intérêts des impérialistes qui ferment les yeux sur ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Chose qu’ils ne peuvent accepter chez eux en France ou aux Etats unis. Nous sommes quand même en démocratie. Il a y a 7 candidats et un seul se taille la part du lion pour avoir 83,66% qu’il s’est fabriqué. C’est flagrant pour un pays qui se dit démocratique. C’est pourquoi nous disons que l’Occident a cautionné ce faux fait et l’usage de faux au détriment du peuple, parce qu’il y a des intérêts. « Les États n’ont pas d’amis », comme le disait le Général De Gaulle. C’est la preuve, mais un jour viendra où le peuple ivoirien épris de liberté va prendre ses responsabilités pour se délivrer et s’affranchir du joug de l’Occident. Les peuples vont se défaire de la Françafrique face à un Occident qui veut toujours infantiliser les peuples Noirs.
Vous parlez d’affranchissement. Votre parti a rendu public un communiqué au terme duquel il rejette les résultats de la présidentielle. Mais en plus, il dit qu’il se donnera tous les moyens légaux pour barrer la route à la mascarade. Qu’est-ce que cela sous entend ?
Les moyens légaux, c’est dire d’abord que nous ne reconnaissons pas ces résultats qui ont été produits et nous ne reconnaissons même pas le Président qui se dit élu avec une élection loin d’être crédible. Tout a été fait sur du faux et le Fpi n’est pas prêt à reconnaître un régime qui a piétiné et foule aux pieds les valeurs démocratiques.
Vous venez de dire que cette élection n’évacue pas les problèmes de 2010. Comme le dossier Laurent Gbagbo dont le procès vient d’être renvoyé au 28 Janvier 2016, par la Cpi. Tous comme le sort de plus 300 prisonniers qui croupissent dans les bagnes du pouvoir. Pour vous ces questions ne doivent-elles pas constituer une priorité, si tel est que le régime ne souhaite plus parler de 2010 ?
Nous pensons que c’est dans la logique des choses, les prisonniers politiques n’ont pas leur place en prison. Ils n’ont que trop souffert d’une injustice de la justice des vainqueurs. Le moment est donc venu pour Laurent Gbagbo, contre qui la Cpi même a reconnu qu’il n’y a aucune preuve à charge, pour Simone Gbagbo, Lida Kouassi, Assoa Adou, Dano Djédjé, Hubert Houlaye, Koua Justin, Dahi Nestor, Dogbo Raphaël, et tous les autres victimes d’injustice. Il est temps de recouvrer leur liberté car la justice n’a jamais réussi à prouver leur culpabilité. Ouattara doit maintenant libérer nos camarades. Ouattara doit maintenant faire en sorte que les Ivoiriens contraints à l’exil loin de la mère patrie depuis cinq ans rentrent à la maison. Ouattara doit dire à ses hommes, Hamed Bakayoko, Youssouf Kouyaté, le patron du Ccdo, de cesser de menacer d’arrestations les Ivoiriens. Si c’est pour encore menacer le peuple que Ouattara a été replacé à la tête du pays, nous ne l’accepterons pas. Que le régime sache s’il y a aujourd’hui, il y aura forcement demain. Et demain ? Personne ne sait de quoi est fait demain.
À peine qu’ils se sont réinstallés au pouvoir qu’ils menacent déjà. Qu’ils sachent qu’on ne sait jamais de quoi sont fait les jours à venir. C’est pourquoi, n’est pas vain de rappeler ce que Laurent Gbagbo a toujours dit. On peut partir de la prison pour le pouvoir et de la présidence pour la prison. Par dessus tout, il faut que Ouattara sache qu’il est dans son intérêt de libérer sans conditions tous les prisonniers politiques, car il gagnerait à donner un peu de coffre à un pouvoir qu’il a eu sans gloire. Un pouvoir qu’il dit obtenir par voie démocratique, mais une victoire qui laissent les Ivoiriens indifférents. Mêmes ses propres partisans ne manifestent aucune joie et pourtant leur candidat a eu un score record de 83,66 %. Il n’y a pas eu de grelots ni de cris de joie. Au contraire, tout le monde est terré et crispé. Allez-y comprendre quelque chose. C’est pourquoi nous disons que tout ce qui est mensonge ne prospère jamais.
Votre appel aux démocrates ……..
Je voudrais en définitive adresser un grand merci aux Ivoiriens, les militants du Fpi, les démocrates et tous ceux qui sont attachés à la Côte d’Ivoire. Tous ceux aiment Laurent Gbagbo. Les féliciter tous pour leur grande mobilisation contre le faux et l’usage du faux pour se maintenir au pouvoir. A tous ceux qui ont dit non à cette mascarade, tous ceux qui ont montré à Ouattara et Affi qui s’agitait trop, ce qu’ils représentent réellement. Tous ces démocrates combattants ils ont la reconnaissance d’Abou Drahamane Sangaré .Nous les saluons pour leurs déterminations et leurs engagements à barrer la route au faux et à la propagande du faux. Nous voudrons leur dit que ce n’est pas fini. Ouattara c’est réimposer à la Côte d’Ivoire, il peut continuer. Mais le jour de la libération se lèvera sur la Côte D’Ivoire. Soyons prêts. La lutte pour une Côte d’Ivoire libre et démocratique continue. Et nous devons en être les principaux acteurs devant l’histoire. Que Dieu nous bénisse.
Source: LG-INFO