Le 10 mai passé, le Conseil des ministres adoptait un nouveau projet de loi rectificatif du budget exercice 2017 compte tenu d’une part des pressions fiscales liées d’une part à la chute des cours du cacao (baisse de 35% sur le marché international) et d’autre part par les dépenses liées aux revendications sociales tant des militaires que des fonctionnaires.
Résultat : chacun des 28 ministères de la République subit une baisse de 5% de son budget. Le budget général lui baisse de 9% pour s’établir à 6 447 milliards FCFA. Les dépenses de fonctionnement, notamment les salaires, elles sont en hausse de près de 3% tandis que les dépenses d’investissement enregistrent un recul de 9%.
La tension politique ambiante au cours des dernières 48h suite aux revendications de mutins ne fera qu’aggraver la situation économique du pays. La cession des activités bancaires à la demande de l’association professionnelle des banques ainsi que la fermeture de nombreux commerce engendre des pertes quotidiennes de dizaine de milliards de FCFA, amoindrissant encore plus les recettes budgétaires. Les perspectives de croissance restent fortes à 8%, toutefois au regard des diverses contraintes, elles seront légèrement revues à la baisse.
La Côte d’Ivoire doit tenir face aux divers chocs
L’incertitude qui plane dans le pays quant à la résolution effective des tensions répétitives entre les soldats et le gouvernement n’est pas de bon augure pour la première puissance économique de l’UEMOA. Cela renvoie à un passé encore récent où le pays a basculé dans une crise politique de plusieurs années paralysant le pays. S’il s’avérait que l’instabilité persistait au point de perturber la paix qui reste fragile et de créer des bouleversements sociaux, la Côte d’Ivoire ralentirait les réformes structurelles à mettre en œuvre pour la dynamisation du secteur privé et perdrait de son attractivité vis-à-vis des investisseurs.