En Côte d’Ivoire, les pesticides frauduleux font perdre chaque année, près de 3 milliards de francs CFA, a annoncé le Projet de gestion des pesticides obsolètes et déchets dans un communiqué rendu public ce mardi. La même source indique en ce qui concerne le chiffre d’affaires de la fraude sur les pesticides qu’il s’établit à 12 milliards de francs CFA.
En Côte d’Ivoire, quelque 20% des pesticides utilisés en agriculture ont été déclarés frauduleux cette année. Même si les chiffres montrent que ce taux est dégressif (40% en 2012), les pesticides frauduleux ne font pas moins mal à l’économie du pays. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié cette semaine par le Projet de gestion des pesticides obsolètes et déchets en Côte d’Ivoire (PROGEP-CI) qui a mis en lumière une perte annuelle de 3 milliards de francs CFA.
«Le chiffre d’affaires de la fraude sur les pesticides est estimé à 12 milliards francs CFA chaque année en Côte d’Ivoire avec une perte d’environ 3 milliards pour l’Etat. De même, depuis quelques années, de nombreux résultats scientifiques révèlent les effets néfastes de certains pesticides chimiques de synthèse (pesticides obsolètes) sur l’environnement», note-t-on dans le communiqué.
Campagne de sensibilisation
Cette annonce du PROGEP-CI fait suite à une tournée de sensibilisation qui a été effectuée dans la région de l’Indénié dans l’Est ivoirien, avec pour objectif d’échanger, d’informer et de conseiller les revendeurs et les utilisateurs de pesticides sur les enjeux de l’inventaire national des pesticides en cours qui débouchera sur la collecte des pesticides obsolètes et des déchets associés en 2019.
Selon le communiqué, cette tournée dont la seconde phase a démarré le 3 septembre de cette année se poursuivra en octobre dans la région de la Nawa (sud-ouest). «Notre objectif n’est pas de créer la psychose, mais d’attirer l’attention de tous afin que les paysans n’utilisent plus les pesticides de la fraude en Côte d’Ivoire et de garantir, de ce fait, une sécurité sanitaire de nos aliments», a indiqué Marie Ebrottié, une des animatrices du PROGEP-CI.
Au total, pas moins de 6000 dépôts de pesticides seront visités par les agents d’inventaire du PROGEP-CI issus du ministère de l’Agriculture et du développement durable. A la fin de l’inventaire, un système d’information sera mis sur pied afin de favoriser une meilleure gestion du cycle de vie des pesticides chimiques de synthèse et des bio-pesticides.
Rappelons que le but du PROGEP-CI est de lutter contre les pesticides obsolètes dans le pays. Ses missions sont entre autres de comprendre l’étendue et la nature de l’impact des pesticides dans le pays et de déterminer les risques qu’ils engendrent pour l’environnement et la santé publique.
Avec la tribune afrique