Le patron des patrons ivoiriens est inépuisable : en plus de gérer sa société d’assurances, Jean Kacou Diagou se donne corps et âme pour participer au développement économique de la Côte d’Ivoire. Et ça marche plutôt bien…
Il a un CV qui fait rêver les jeunes entrepreneurs… PDG et fondateur de la Nouvelle Société Interafricaine d’Assurance (NSIA), président de la Fédération des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO) et de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), Jean Kacou Diagou est un vrai leader, si l’on en croit sa définition. « Un leader est celui qui fédère autour d’un idéal », affirme-t-il. Et son rôle est primordial, aussi bien au sein de sa société qu’au sein de l’économie ivoirienne. « Il n’existe pas de développement économique sans un ou plusieurs leaders », aime-t-il à marteler. Et le développement économique, c’est le cheval de bataille de Jean Kacou Diagou depuis plusieurs décennies.
Les entrepreneurs ont changé
A 66 ans, Jean Kacou Diagou continue à tout faire pour que les jeunes entrepreneurs ivoiriens volent de leurs propres ailes. Surnommé « L’homme qui valait trois milliards » par la presse ivoirienne – pour l’énergie qu’il déploie pour développer l’économie en Côte d’Ivoire, en référence à la célèbre série américaine –, le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire a commencé à travailler en France, pour l’assureur UAP, mais il milite pour un entrepreneuriat à l’africaine.
« Les entreprises françaises doivent considérer les hommes d’affaires africains comme des gens matures, avec qui il faut établir un partenariat sincère », estime Jean Kacou Diagou, régulièrement reçu par le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. « Nos jeunes entrepreneurs n’ont pas la même mentalité que nous qui avons fait nos études en France. Ils sont plus indépendants. Mais l’attitude des Français, qui ont vu leurs parts de marché baisser, a tendance à devenir moins paternaliste », ajoute le fondateur de NSIA.
« La Côte d’Ivoire est en avance sur le Nigeria »
Mais le patron des patrons ivoiriens ne veut pas pour autant couper les liens entre la France et son pays. « Je souhaite que des PME de l’Hexagone investissent en Côte d’Ivoire en partenariat avec des chefs d’entreprises locaux », exhorte-t-il. Et pour ce faire, Jean Kacou Diagou demande aux gouvernements africains de « favoriser les infrastructures régionales et intra-africaines. » Car, déplore-t-il, « il n’est pas normal qu’une banane ivoirienne passe par Rungis, en banlieue parisienne, avant d’être consommée par un Marocain. »
La vision de Jean Kacou Diagou séduit. Aussi bien en Afrique qu’en Europe. Le président de la Fédération des organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest a une vraie vision du marché local. Et les résultats sont là : « Depuis quelques temps, c’est un cercle vertueux de croissance économique qui s’est installé en Afrique. La Côte d’Ivoire est la deuxième économie en Afrique de l’Ouest après le Nigeria. Si l’on exclut le secteur du pétrole, la Côte d’Ivoire est en avance sur le Nigeria. Son économie est beaucoup plus diversifiée, elle repose davantage sur le secteur agroalimentaire mais aussi sur les nouvelles technologies », se félicite le patron des patrons, inépuisable.
Avec L’Entrepeneuriat