Parti au Canada, le 2 juillet dernier, pour prendre part à l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), Guillaume Soro n’est pas encore de retour en Côte d’Ivoire. Ce retour au bercail pourrait paraître quelque peu hypothétique pour le chef du Parlement.
Guillaume Soro menacé à Abidjan ?
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire se corse à mesure que la présidentielle de 2020 approche. L’on assiste en effet à une montée d’adrénaline entre les différents états-majors des potentiels candidats. Aussi, Guillaume Soro qui est de plus en plus poussé par certains de ses proches à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle ivoirienne ne cesse de botter en touche.
Lors de son séjour canadien, l’ancien chef de la rébellion ivoirienne a prôné la paix et la réconciliation entre Ivoiriens. Mais à la question de savoir s’il serait candidat à la présidentielle de 2020, la réponse de Guillaume Kigbafori Soro s’est voulue on ne peut plus très évocatrice : « Est-ce que je suis candidat ? Je vais réfléchir. La nuit porte conseil, je vais aller dormir pour réfléchir. Les gens veulent me faire parler ici, alors que j’ai quand même un avion à prendre ici pour aller à Abidjan. Quand ils vont me gifler à l’aéroport, est-ce que vous serez là ? »
Pourquoi le simple fait de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle pourrait entrainer des ennuis à Soro Guillaume dès son arrivée à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan ? Des menaces planeraient-elles sur lui s’il était effectivement dans le starting-block pour le scrutin présidentiel de 2020 ? La Côte d’Ivoire ne serait-elle plus une démocratie où chacun est libre d’exprimer ses opinions sans crainte de représailles ?
Sans s’être expressément déclaré candidat pour 2020, les faits et gestes de l’ancien Premier ministre ivoirien trahissent pourtant ses ambitions. Aussi, après l’enregistrement discret de l’une de ses interventions sur le Parti unifié au siège du RDR et le survol de son domicile, ainsi que celui de ses proches par des drones-espions, la sécurité de Soro serait menacée.
Quoi qu’il en soit, l’ancien Secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) se prépare à toutes éventualités. « Mes bagages ne sont même plus beaucoup à Abidjan », a-t-il révélé, pour dire qu’il serait prêt à prendre la route de l’exil si cela s’imposait. De passage à Los Angeles, Soro a par ailleurs déclaré sur une radio locale : « Chaque fois que j’ai engagé un combat, c’était pour la justice. »
A bon entendeur…
Source : https://www.afrique-sur7.fr/399012-guillaume-soro-contraint-exil